Les Etats-Unis ont annoncé mardi interdire le commerce d'objets en ivoire. La mesure vise à aider les pays africains à lutter contre le braconnage visant les éléphants et les rhinocéros.
Le décret de la Maison Blanche prohibe toute importation d'ivoire d'éléphant d'Afrique, y compris sous forme d'antiquités, et toute exportation, à quelques exceptions près, pour certaines antiquités notamment.
"Cette interdiction représente la meilleure manière de s'assurer que le marché américain ne contribue pas au déclin des éléphants d'Afrique vivant en liberté", pointe la présidence américaine dans un communiqué.
Pour être considéré comme une antiquité, un objet devra avoir plus de 100 ans et répondre à d'autres critères définis dans la loi américaine protégeant les espèces en danger.
Braconnage
Le commerce illégal de l'ivoire est largement alimenté par la demande en Asie et au Moyen-Orient, où les défenses d'éléphant et les cornes de rhinocéros sont utilisées dans la médecine traditionnelle et en ornementation. Le braconnage a augmenté au cours des dernières années en Afrique.
Le décret de la présidence américaine restreint également le commerce de l'ivoire à l'intérieur des Etats-Unis et limite aussi à deux le nombre de trophées de chasse d'éléphants qui peuvent être rapportés chaque année dans le pays par une personne.
Un responsable de l'administration américaine a avancé le chiffre de moins de 500'000 le nombre de pachydermes vivant aujourd'hui en Afrique. "On estime à 35'000 le nombre d'éléphants que nous perdons chaque année", a-t-il conclu.
Réunion en Grande-Bretagne
Le Premier ministre britannique David Cameron a convoqué mercredi et jeudi un sommet sur le trafic d'espèces menacées à Londres. Wendy Elliott, directrice du programme des espèces au Fonds mondial pour la nature (WWF), en attend "une implication politique au plus haut niveau de la part des pays concernés".
A cette occasion, 23 organisations de défense de l’environnement, des animaux et de la condition animale, dont la Fondation Franz Weber, appellent "à une interdiction permanente des marchés internationaux et nationaux de l’ivoire et à la destruction de tous les stocks d’ivoire détenus par les gouvernements", selon un communiqué publié mercredi.
"Sans action urgente pour fermer sans délai le marché de l’ivoire, les éléphants pourraient rapidement disparaître dans certaines régions d’Afrique et d’Asie", précisent ces organisations.