Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Le Conseil de sécurité condamne "fermement" l'essai nucléaire nord-coréen

Le Conseil de sécurité a condamné "fermement" mardi l'essai nucléaire nord-coréen, estimant que acte constitue "une grave violation" des résolutions des Nations unies.

12 févr. 2013, 19:00
La fusée sud-coréenne a décollé mercredi.

La Corée du Nord a procédé mardi à son troisième essai nucléaire, d'une puissance bien supérieure aux deux précédents. Ce test a provoqué une avalanche de réactions et une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, qui a "fermement" condamné cet acte à New York.

"Un troisième essai nucléaire a été mené avec succès", a annoncé l'agence officielle KCNA. "Ce test nucléaire de haut niveau avait, contrairement à ceux du passé, plus de puissance explosive et a utilisé un engin miniaturisé et plus léger".

A la suite de cette annonce, le Conseil de sécurité de l'ONU a entamé des consultations. Ses membres ont "fermement condamné" le nouvel essai et annoncé qu'ils allaient s'efforcer de prendre les "mesures appropriées" par le biais d'une nouvelle résolution.

Pour le Conseil, cet essai constitue une "menace claire pour le paix et la sécurité internationales" ainsi qu'une "violation grave" des résolutions des Nations unies. Le texte ne précise pas quelles mesures le Conseil pourrait prendre.

Sanctions financières évoquées

L'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU Susan Rice a toutefois déclaré que Washington avait pour objectif "de renforcer le régime de sanctions" contre Pyongyang dans "divers domaines", y compris dans le secteur financier.

"Le danger constitué par les activités menaçantes de la Corée du Nord justifie une nouvelle action rapide et crédible de la part de la communauté internationale", a déclaré le président américain Barack Obama. Celle-ci répondra de manière "ferme et unie", selon les propos de la cheffe de la diplomatie de l'UE Catherine Ashton.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a considéré que cet essai "profondément déstabilisateur" constitue "une violation claire et grave des résolutions du Conseil de sécurité". La Russie a elle aussi "résolument condamné" ce test, de même que le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France et la Suisse.

En Asie, le Japon et la Corée du Sud ont vivement critiqué l'opération nord-coréenne. L'Iran a désapprouvé Pyongyang. Téhéran estime qu'"aucun pays" ne devrait posséder l'arme atomique.

Défi lancé à la Chine

Le ministère chinois des Affaires étrangères a fait part de "la ferme opposition" de Pékin au geste nord-coréen, sans employer toutefois le mot "condamnation". Pékin, seul allié de poids de Pyongyang, avait prié son voisin communiste de ne pas effectuer un troisième essai nucléaire. Un diplomate à l'ONU a estimé que le geste des Nord-Coréens était "un vrai défi lancé aux Chinois".

La Corée du Nord a répliqué qu'elle ne pliera jamais devant les résolutions "totalement déraisonnables" contre son programme d'armement nucléaire, a averti le premier secrétaire à la mission de la Corée du Nord à Genève. Il a estimé qu'il pouvait y avoir "des discussions sur la paix et la stabilité de la péninsule coréenne mais pas de discussions sur la dénucléarisation".

Il a ajouté qu'il était "clair" que la déclaration adoptée en 2005 dans le cadre des discussions à six est "maintenant sans valeur". Pyongyang avait alors accepté de cesser son programme nucléaire et de revenir au Traité de non-prolifération nucléaire.

Inquiétude

L'utilisation d'un engin miniaturisé est source d'inquiétude pour les puissances internationales. Elle laisse entendre que Pyongyang maîtrise désormais la délicate technologie permettant de fabriquer une bombe suffisamment petite pour être fixée sur une ogive.

Jusqu'à présent, l'incertitude demeurait sur la capacité du régime communiste à développer une tête nucléaire pour missile à longue portée. Si Pyongyang est effectivement parvenu à mettre au point une bombe miniaturisée, la donne serait changée.

Le ministère sud-coréen de la Défense estime entre 6 et 7 kilotonnes la puissance de l'explosion de mardi, contre seulement un kilotonne pour le test de 2006, et entre deux et six pour celui de 2009.

Plusieurs diplomates ont avancé l'idée que Pyongyang a choisi de procéder à son essai nucléaire le jour même où le président américain Barack Obama doit prononcer son discours sur l'état de l'Union.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias