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Le corps de Yasser Arafat a été exhumé à Ramallah

Les enquêteurs ont exhumé Yasser Arafat afin de prélever des échantillon sur sa dépouille. Ceux-ci permettront de déterminer si le leader palestinien a été empoisonné au polonium.

27 nov. 2012, 11:47
Le professeur Francois Bochud du Chuv analysera des échantillons prélevés sur le corps de Yasser Arafat.

La tombe de Yasser Arafat a été ouverte mardi quelques heures, le temps d'effectuer des prélèvements, confiés à des experts internationaux qui doivent tenter de déterminer après si le dirigeant historique palestinien a été empoisonné. Les travaux doivent durer plusieurs mois, selon le CHUV.

L'opération, qui s'inscrit dans le cadre d'une enquête judiciaire française pour assassinat, a été menée après l'aube, à l'abri des regards, et s'est terminée en milieu de matinée avec la fermeture de la tombe.
 
"Toute la procédure est achevée. Les prélèvements ont été effectués sans sortir la dépouille de la tombe et ont été remis aux experts français, suisses et russes", a déclaré dans un communiqué Taoufiq Tiraoui, le président de la commission d'enquête palestinienne sur la mort de M. Arafat.
 
Selon lui, les experts ont décidé d'un "commun accord" de procéder à l'opération sur place. Comme la dépouille n'a pas été sortie de la tombe, la cérémonie militaire d'inhumation qui était prévue a été annulée, selon M. Tiraoui, qui doit tenir une conférence de presse en début d'après-midi.
 
Les bâches en plastique bleue qui dissimulaient la tombe depuis deux semaines ont commencé à être ôtées, ont constaté les journalistes de l'AFP sur place. Une cérémonie de dépôt de gerbes de fleurs et de prières devait encore se tenir dans la journée au mausolée.
 
Longue procédure
 
Le prélèvement des échantillons devait se faire "suivant un protocole très strict", selon Darcy Christen, le porte-parole du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV).
 
"Pour faire ces analyses, vérifier, revérifier, procéder aux contre-examens, il faudra plusieurs mois. Je ne crois pas que nous aurons quoi que ce soit de tangible avant mars ou avril de l'an prochain", a-t-il ajouté.
 
Une enquête pour assassinat a été confiée en août en France à trois juges d'instruction de Nanterre (Hauts-de-Seine) sur la mort de l'ancien président de l'Autorité palestinienne après l'annonce par l'Institut de radiophysique de Lausanne de la découverte d'une quantité anormale de polonium sur des effets personnels remis par sa veuve.
 
Pas d'autopsie pratiquée
 
M. Arafat est mort à 75 ans le 11 novembre 2004 dans un hôpital militaire de la région parisienne, où il avait été transféré avec l'accord d'Israël qui le confinait depuis plus de deux ans à la Mouqataa.
 
Aucune autopsie n'a été pratiquée à l'époque, à la demande de sa veuve, et les médecins français qui l'ont soigné se sont dit incapables de déterminer la cause du décès.
 
Des soupçons d'assassinat ont vite émergé, de nombreux Palestiniens accusant Israël. L'Etat hébreu a toujours nié être impliqué dans ce décès, invitant la direction palestinienne à rendre publics tous les dossiers médicaux concernant le chef historique de l'OLP, ce qui n'a jamais été fait.
 
Doutes
 
Le polonium a été à l'origine du décès de l'ex-espion russe Alexandre Litvinenko à Londres en 2006, mais certains experts se demandent comment M. Arafat aurait pu mourir de la sorte, soulignant qu'il a connu un bref rétablissement pendant sa maladie qui ne colle pas avec la thèse d'un empoisonnement radioactif. Ils notent également que l'ancien président palestinien n'avait pas perdu tous ses cheveux, comme c'est le cas avec le polonium.
 
D'après l'Institut de radiophysique de Lausanne, un délai de huit ans est considéré comme la limite pour pouvoir détecter toute trace de substance radioactive. Le CHUV s'est demandé en août s'il valait la peine de procéder à cette exhumation si celle-ci était repoussée à "octobre ou novembre".
 
Parallèlement aux experts de médecine légale, les magistrats français se trouvent également cette semaine à Ramallah où ils interrogent les membres du cercle intime de Yasser Arafat.
 
L'exhumation se déroule également sur fond de tensions familiales, le neveu de M. Arafat, Nasser al-Qidwa, s'y étant opposé. Même si de nombreux Palestiniens soupçonnent Israël d'être responsable de la mort de leur ancien leader, ils reconnaissent que le poison a sans doute été administré par un Palestinien, à sa connaissance ou à son insu.
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