Le dernier voyage de Francisco Franco s’est effectué en hélicoptère. Quarante-quatre ans après la mort du dictateur, la volonté du gouvernement espagnol d’ôter à Franco l’honneur d’un immense mausolée et de rétablir «la normalité démocratique» s’est traduite par un dispositif hors normes.
Point de départ: le Valle de los Caidos. Une basilique creusée dans la roche de la sierra de Guadarrama, surplombée d’une croix de 150 mètres de haut – la plus grande de la chrétienté. Ce mausolée renferme à la fois la sépulture de plus de 33 000 combattants de la Guerre civile – dont, estime-t-on, un tiers de républicains enterrés contre l’avis de leurs familles – et, jusqu’à ce jeudi, la tombe du généralissime, qui campait derrière l’autel principal. Vingt-deux petits-enfants et arrière-petits-enfants de l’ancien chef d’Etat, en tenue de deuil, ont été autorisés à pénétrer dans la basilique pour assister à l’exhumation et à la bénédiction...