Depuis le début du conflit syrien, une maladie mangeuse de chair se propage dans le pays et sur la route des réfugiés. Surnommée "le diable d'Alep", sa prolifération est due aux conditions sanitaires catastrophiques, aux cadavres en décomposition dans les rues et à l'inexistence de centres de santé, explique le Daily Mail
Le "diable d'Alep", ou leishmaniose, est transmise par la piqûre de phlébotomes infectés, qui sont des insectes tropicaux plus petits qu'un moustique. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la maladie "provoque des lésions cutanées, principalement des ulcères, sur les parties exposées du corps laissant des cicatrices définitives et des handicaps sévères." En l'absence de traitement, la maladie peut entraîner la mort. En cas de guérison, la rémission s'avère longue et les cicatrices permanentes, rapporte Russia Today.
Le mouvement migratoire des réfugiés répand le "diable d'Alep" dans les pays limitrophes, à savoir la Turquie, la Jordanie et le Liban. Dans ce dernier pays, alors que seuls six cas étaient reportés entre 2000 et 2012, plus de 1'000 personnes en étaient atteintes en 2014. Selon les chiffres de l'OMS, 98% de ces victimes sont des réfugiés syriens, dont un tiers ont moins de 5 ans.
Des centaines de cas de leishmaniose ont également été détectés en Libye et au Yémen. L'arrivée en Europe de réfugiés infectés n'est ainsi pas exclue. S'adressant au DailyMail, Dr Waleed Al-Salem, qui a mené de nombreuses recherches sur la maladie, explique sa complexité: "Lorsqu'on est mordu par cet insecte, cela peut prendre entre deux et six mois avant que l'infection ne se déclenche. Une personne peut donc l'attraper en Syrie mais avoir ensuite migré au Liban, en Turquie ou même en Europe sans savoir qu'il la porte."
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— Dr. Peter J. Hotez (@PeterHotez) 31 mai 2016
L'OMS assure qu'il s'agit d'une "maladie traitable dont on peut guérir". Pour arrêter sa propagation et l'endiguer, elle appelle à un traitement précoce de la population infectée et à l'amélioration des conditions sanitaires dans les camps de réfugiés.