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Le frère de Salah Abdeslam lui demande de sortir de son mutisme

Le seul rescapé des attentats de Paris de novembre 2015, Salah Abdeslam, refuse toujours de parler. Face à cette situation, son frère, Mohamed, l'a exhorté à sortir de son silence.

17 oct. 2016, 22:05
Frank Berton, l'un des avocats de Salah Abdeslam, renonce à défendre le suspect devant son mutisme.

Mohamed Abdeslam a demandé lundi à son frère Salah, suspect-clé des attentats parisiens du 13 novembre 2015, de "s'exprimer". Ce dernier a choisi de garder le silence, selon ses avocats.

 

"Lors de mes visites en Belgique, j'ai vraiment eu un Salah Abdeslam qui était prêt à s'exprimer. (...) Quelques mois après, c'est une autre personne que j'ai en face de moi, j'ai effectivement pu constater que Salah était plus en retrait, qu'il était plus renfermé sur lui-même", a déclaré au micro de RTL Mohamed Abdeslam. "Je demande à mon frère de s'exprimer."

Salah Abdeslam, Français de Belgique de 27 ans, a été selon les enquêteurs au coeur des préparatifs des attentats les plus meurtriers jamais commis en France, qui ont fait 130 morts. Après quatre mois de cavale à Bruxelles, il a été arrêté le 18 mars avant d'être remis le 27 avril à la justice française, qui l'a mis en examen notamment pour assassinats terroristes.

Il est l'unique membre encore vivant des commandos djihadistes du 13 novembre.

Les avocats renoncent à le défendre

Les avocats de Salah Abdeslam ont annoncé le 12 octobre qu'ils renonçaient à assurer la défense du djihadiste en raison de son mutisme, qu'ils attribuent en partie à ses conditions de détention.

"Nous savons et nous avons la conviction, et il nous l'a dit, qu'il ne s'exprimera pas et qu'il appliquera le droit au silence", avait expliqué Frank Berton, qui assurait la défense du jeune homme avec son confrère belge Sven Mary.

Mohamed Abdeslam a estimé lui aussi que ces conditions de détention le "renferment sur lui-même". "Il est encore plus radicalisé que déradicalisé", a-t-il dit.

Mais pour Olivier Morice, avocat de plusieurs familles de victimes du Bataclan, l'annonce des défenseurs du djihadiste est une "manipulation qui consiste à essayer de présenter Salah Abdeslam comme une victime, de déplacer la réalité du débat judiciaire". "Je dénonce une forme de cynisme de la part de Salah Abdeslam et de ses conseils", a-t-il ajouté.

Sain et sauf à son procès

Samia Maktouf, avocate d'une vingtaine de familles de victimes des attentats du 13 novembre, a estimé pour sa part que l'essentiel était que le djihadiste arrive "sain et sauf" à son procès.

Mohamed Abdeslam a expliqué attendre "beaucoup" du procès. Mais "si c'est pour avoir un Salah Abdeslam derrière un box où il ne s'exprime pas, ce sera une déception pour nous tous".

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