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Le gouvernement égyptien démissionne

Le Premier ministre égyptien Hazem el-Beblawi a annoncé lundi que son gouvernement avait présenté sa démission au président par intérim Adly Mansour. Il n'a pas avancé de raison pour cette démission en bloc.

24 févr. 2014, 16:25
Le Premier ministre égyptien Hazem al Beblaoui.

Le gouvernement égyptien, installé par l'armée après la destitution de l'islamiste Mohamed Morsi, a démissionné lundi à l'approche de l'élection présidentielle. Son commandant en chef, le nouvel homme fort du pays, ne cache pas sa ferme intention d'être candidat.

Le Premier ministre Hazem el-Beblawi est apparu à la télévision d'Etat pour annoncer la démission de son cabinet dont il a loué le travail en temps de crise. Il faisait référence à la destitution et l'arrestation du premier président élu démocratiquement du pays, renversé le 3 juillet par l'armée.

Depuis, ses partisans sont réprimés dans un bain de sang, de même que toute manifestation de l'opposition. Le chef de l'armée, le puissant ministre de la Défense et vice-Premier ministre du gouvernement Beblawi, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, architecte de la chute de Morsi, devrait, selon son entourage, annoncer prochainement sa candidature à la présidence.

Nommé au plus haut grade de l'armée et mandaté par l'institution militaire pour répondre à "l'appel du peuple" en se présentant à la magistrature suprême, il devait également démissionner du gouvernement pour annoncer sa candidature.

Elections au printemps

Il ne lui reste plus désormais qu'à quitter l'armée ou à prendre sa retraite de militaire pour remplir toutes les conditions pour être éligible. L'élection doit se tenir au printemps, selon la "feuille de route" annoncée par l'armée lorsqu'elle a destitué M. Morsi. Le maréchal Sissi, de loin la personnalité la plus populaire du pays parce qu'il incarne pour beaucoup la stabilité, est en bonne position pour l'emporter.

Le seul candidat déclaré pour le moment, le leader de gauche Hamdeen Sabbahi, a affirmé redouter un retour à un pouvoir autoritaire. La répression, qui a fait plus de 1400 morts selon Amnesty International et des milliers d'arrestations dans les rangs islamistes, vise désormais aussi les militants progressistes de la jeunesse.

Plans de relance

Lundi à la mi-journée, un communiqué officiel annonçait que le gouvernement avait "décidé au vu des circonstances actuelles dans le pays (...) de présenter sa démission au président de la République Adly Mansour".

"Ce n'est pas le moment des intérêts personnels, la nation est au-dessus de tous", a-t-il poursuivi, se félicitant de la tenue du référendum constitutionnel mi-janvier, qui avait marqué avec l'adoption de la Loi fondamentale, la première étape de la "transition démocratique" promise par l'armée début juillet.

L'équipe démissionnaire a annoncé deux plans de relance économique financés par le Golfe, mais fait face à de vives critiques, même dans les rangs des partisans du maréchal Sissi qui voit dans ce gouvernement un handicap.

Sur le front judiciaire, un des quatre procès dans lesquels M. Morsi est poursuivi a repris lundi matin, avant d'être ajourné dans l'attente d'une décision de justice sur une demande des avocats de la défense de retrait des juges.

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