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Le gouvernement japonais veut une loi sur les secrets d'Etat

Le gouvernement japonais souhaite faire voter une loi pour que ses fonctionnaires puissent classer "secret d'Etat" certaines informations. Une initiative dont les détracteurs disent qu'elle est antidémocratique.

21 nov. 2013, 08:38

Des médias et journalistes japonais se révoltent contre un projet de loi du gouvernement qu'ils jugent anti-démocratique. Il permettrait selon eux à d'obscurs fonctionnaires d'estampiller "secret d'Etat spécifique" n'importe quelle information et de punir de 10 ans de prison sa divulgation.

Dans une déclaration commune, plusieurs grands présentateurs de télévision, journalistes et essayistes se disent déterminés à "défendre leur droit d'enquêter et celui du peuple d'être informé".

La loi doit encore être votée au Parlement. Elle donnerait à tous les ministères l'autorisation de classer comme un secret d'Etat toute information jugée sensible relative à la défense, la diplomatie, le contre-espionnage et la lutte antiterroriste, sur des critères qui restent imprécis. Jusqu'à présent, seul le ministère de la Défense a le pouvoir de cacher une information en la rangeant dans le tiroir "secret défense".

Même les membres de la Diète qui sont censés surveiller et examiner les opérations du gouvernement seraient soumis à des restrictions sur l'accès à l'information classée, souligne le  quotidien Asahi.

Antidémocratique

"Nous devrions avoir appris du passé qu'un pays qui s'enferme dans la culture du secret est antidémocratique", insistent les journalistes en colère, en référence au passé militariste du Japon.

Les différentes formations politiques représentées au Parlement exigent des modifications diverses, mais le Parti Libéral-Démocrate (PLD) de M. Abe, qui détient la majorité à la Chambre basse et au Sénat, n'est pas prêt à lâcher sur tout.

Nombre de médias craignent que leur travail devienne impossible, les fonctionnaires étant tentés de classer à tour de bras pour éviter toute fuite impunie. Sans compter que peut aussi être sanctionné le recueil d'une information par "des méthodes inappropriées". 

Des universitaires plaident toutefois pour cette loi dite de "protection des secrets spécifiques", arguant que dans la société actuelle où l'information circule à la vitesse de la lumière il faut davantage de contrôle en haut-lieu sur les données sensibles. Idem selon l'ex-journaliste et aujourd'hui éditorialiste-consultant Shigearu Aoyama. Pour lui, le texte doit certes être amélioré pour éviter les abus, mais une telle loi est nécessaire parce que jusqu'à présent "le pays n'a pas su empêcher les activités d'espionnage".

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