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Le Japon arrête son dernier réacteur nucléaire

Le processus d'arrêt du dernier réacteur actif au Japon a débuté samedi, en vue d'une campagne de maintenance de plusieurs mois.

05 mai 2012, 10:37
Hokkaido Electric Power (Hepco), l'une des neuf compagnies régionales de l'archipel, a indiqué avoir commencé à stopper le réacteur Tomari 3.

Le Japon arrête son dernier réacteur nucléair ce samedi, en vue d'une campagne de maintenance de plusieurs mois. Cette mesure intervient un peu plus d'un an après l'accident nucléaire de Fukushima qui a forcé les autorités à prendre de nouvelles précautions et obligé le pays à repenser sa politique énergétique.

Sur un parc de 50 unités, plus aucune ne sera en service à partir de dimanche. La dernière encore en marche, Tomari 3 (nord), est en effet entrée samedi en processus d'extinction pour maintenance.

De nombreuses autres tranches, arrêtées aussi pour entretien obligatoire après 13 mois de fonctionnement en continu, n'ont pu redémarrer jusqu'à présent: les autorités veulent au préalable leur faire passer des tests de résistance et obtenir l'aval des élus locaux.

Au moment de l'accident de Fukushima, survenu le 11 mars 2011 à la suite du séisme et du tsunami qui ont dévasté le nord-est de l'archipel, 37 réacteurs étaient en fonction, les autres étant alors inactifs, principalement pour maintenance.

Onze unités du nord-est ont été stoppées par la catastrophe, puis deux autres, dans le centre, mises à l'arrêt en raison de faiblesses face aux risques sismiques. Depuis, les dernières ont été suspendues pour respecter les cycles d'entretien.

Grande méfiance

Le gouvernement plaide désormais pour la relance des réacteurs qui ont réussi les examens de résistance aux catastrophes naturelles et répondent aux nouvelles règles. Mais les élus locaux, dont l'accord est nécessaire, hésitent à prendre cette responsabilité face à des citoyens méfiants.

Les industriels militent également pour le redémarrage, menaçant sans cela de déplacer des sites de production à l'étranger. Pour compenser l'absence d'énergie nucléaire, les compagnies d'électricité ont dopé ou remis en marche des centrales thermiques et exigent des sociétés et particuliers une réduction de consommation.

Le gouvernement est néanmoins conscient que la politique énergétique antérieure à la catasptrophe de Fukushima est caduque: elle était basée sur une augmentation de la part du nucléaire à plus de 50% de l'électricité en 2030, contre 30% environ avant le désastre de Fukushima, ce qui est devenu inadmissible pour les citoyens nippons.

Manifestation

Le Premier ministre au moment de l'accident, Naoto Kan, avait carrément plaidé pour l'abandon de l'énergie atomique. Son successeur, Yoshihiko Noda, a simplement proposé une réduction de la part du nucléaire, via notamment le non-remplacement des réacteurs en fin de vie.

La population espère en majorité la suppression des centrales atomiques sur le sol japonais, mais seulement une minorité exige un arrêt immédiat.

Les plus farouches opposants, parmi lesquels l'écrivain prix Nobel Kenzaburo Oe, tentent de mobiliser afin de forcer les autorités à décréter l'abandon pur et simple de l'atome. Plus de 5000 personnes ont ainsi défilé samedi dans le centre de Tokyo en arborant des banderoles proclamant "Adieu, énergie nucléaire !".

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