Une brouette de grenouilles: l’image de parlementaires sautant en tous sens s’impose aujourd’hui pour caractériser le paysage politique japonais, alors que Shinzo Abe a dissout, hier, au premier jour d’une nouvelle session parlementaire, la Chambre basse. «Je dois adapter mes analyses politiques heure par heure», s’amuse, déboussolé, le politologue Michael Cucek. Sous des raisons officielles économiques (l’affectation de futures recettes fiscales d’une hausse de la TVA) et constitutionnelles (la reconnaissance de l’existence de forces armées dans le pays), Shinzo Abe a convoqué, à la surprise générale, des élections législatives anticipées pour le 22 octobre prochain.
Il comptait profiter de la déliquescence de l’opposition, et de la menace nord-coréenne, pour réaffirmer son autorité sur la majorité, dont le travail parlementaire est paralysé par d’incessants débats autour de trois scandales d’État. «Les discussions budgétaires doivent absolument se conclure par le vote du budget d’ici au 1er avril. Or, ce n’est plus certain»,...