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Le Japon divisé sur la relance du nucléaire

Les élites et la population japonaise sont divisées sur la relance des réacteurs nucléaires décidée par le Premier ministre.

18 juin 2012, 10:23
Après l'annonce du gouvernement de relancer des réacteurs, plusieurs manifestations anti-nucléaire ont eu lieu.

Politiciens, intellectuels, industriels ou simples citoyens japonais, tous étaient divisés après la décision du  Premier ministre de relancer deux réacteurs nucléaires de  l'archipel, alors même que les mesures nouvelles de sécurité ne seront achevées que dans trois ans.

Les manoeuvres de redémarrage du réacteur 3 de la centrale d'Ohi  dans l'ouest du Japon ont débuté samedi, celles pour le numéro 4 sont prévues pour jeudi, s'est félicité l'opérateur Kansai Electric  Power, qui avait tempêté tant et plus auprès du gouvernement pour obtenir le feu vert final.

Il s'agit du premier réel redémarrage de réacteur depuis la catastrophe de Fukushima survenue le 11 mars 2011 à la suite du séisme et du tsunami qui ont dévasté le nord-est de l'archipel.

Le jugement du gouvernement est cependant loin de faire  consensus, bien que M. Noda eût auparavant promis de ne prendre de décision «qu'après avoir obtenu la compréhension de la population».
«Il y a des opinions divergentes, mais le rôle des hommes  politiques est de trancher, c'est d'autant plus important dans les cas où tout le monde n'est pas d'accord», a justifié samedi le  ministre de l'Industrie, Yukio Edano.

Le Parlement mitigé

Ce faisant, le gouvernement a semblé ignorer les récentes mises en garde d'experts sur la sismicité alentour et les appels à  davantage de réflexion y compris de la part de près d'un tiers des parlementaires du Parti démocrate du Japon (PDJ), majoritaire à la  Diète et présidé par le Premier ministre en personne.

«Il est extrêmement regrettable que soient remis en service ces  réacteurs», a déploré le gouverneur de la préfecture de Fukushima, Yuhei Sato, estimant qu'à ce stade la sécurité de l'ensemble des  centrales atomiques est loin d'être garantie, d'autant que dans le cas de Fukushima, l'enchaînement des faits n'a pas encore été  clairement établi.

C'est un choix politique qui repose plus sur la stabilité d'approvisionnement que sur la sécurité, a critiqué son homologue de Shizuoka, Heita Kawakatsu, approuvé par d'autres.

Critiques des pro-nucléaires

«Que cesse un pouvoir qui privilégie l'économie au détriment de  la sécurité de ses citoyens», s'est de même agacé le journaliste dénonciateur de scandales Satoshi Kamata, un des meneurs du mouvement «Adieu l'énergie nucléaire» soutenu par le prix Nobel de littérature Kenzaburo Oe et quelque 7,5 millions de pétitionnaires.

Même des personnalités qui, sur le principe, sont pour le redémarrage des réacteurs, trouvent la démarche du gouvernement un tant soit peu hâtive et cavalière.

Nobuteru Ishihara, un des ténors du Parti libéral démocrate (PLD), principale formation d'opposition, a qualifié d'»horrible» le fait que la décision soit prise «sur la foi de critères de sécurité provisoires».

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