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Le Mali en crise a voté pour élire un nouveau président

Quelque 14 millions de Maliens élisaient dimanche leur président au second tour d'un scrutin pour lequel l'ancien premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta est favori face à son rival Soumaïla Cissé. Les 21'000 bureaux de vote devaient fermer à 18h00 (20h00 en Suisse).

11 août 2013, 21:35
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Quelque 14 millions de Maliens élisaient dimanche leur président au second tour d'un scrutin pour lequel l'ancien premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta est favori face à son rival Soumaïla Cissé. Aucun incident majeur n'a été à déplorer.

Les bureaux de vote, qui avaient ouvert à 08h00 (10h00 en Suisse), ont fermé dans leur grande majorité à 18h00 (20h00 en Suisse) et le dépouillement des bulletins a aussitôt débuté. Le ministère de l'Administration territoriale a au maximum cinq jours pour publier les résultats provisoires à compter du jour du scrutin.

Le vote a été perturbé par de fortes pluies dans le sud du pays, en particulier dans Bamako, où l'affluence dans les bureaux a été moins importante qu'au premier tour du 28 juillet, qui s'était également déroulé dans le calme.

Certains chefs de bureaux de vote à Bamako ont affirmé que la participation n'atteignait pas la moitié de celle atteinte au premier tour dont le taux de participation avait été exceptionnel pour le Mali avec 48,98%.

Les deux candidats Ibrahim Boubacar Keïta et Soumaïla Cissé ont appelé au "calme et à la sérénité" après avoir voté à Bamako. Dans les grandes villes et régions administratives du nord du pays, Gao, Tombouctou et Kidal, le vote s'est déroulé également sans incident, selon des témoins.

Le scrutin est surveillé par plusieurs centaines d'observateurs nationaux et internationaux et sa sécurité est assurée par l'armée malienne, les Casques bleus de la MINUSMA et l'armée française.

Rétablir l'ordre constitutionnel

Le second tour de la présidentielle de dimanche, deux semaines après un premier tour réussi en dépit de craintes d'attentats jihadistes, doit rétablir l'ordre constitutionnel interrompu par un coup d'Etat militaire, le 22 mars 2012, qui a précipité la chute du nord du pays aux mains de groupes islamistes liés à Al-Qaïda.

Les deux candidats en lice, arrivés en tête du premier tour, sont des vétérans de la vie politique malienne: Ibrahim Boubacar Keïta dit IBK, 68 ans, est un ex-premier ministre, et Soumaïla Cissé surnommé "Soumi", 63 ans, un ex-ministre des Finances et un ancien responsable de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UÉMOA).

IBK, fort de son avance de 20 points (39,79% des voix au premier tour, contre 19,7% pour Cissé), semble largement favori, d'autant qu'il a reçu le soutien de 22 des 25 candidats éliminés au premier tour.

Mais Soumaïla Cissé table sur une mobilisation plus forte encore qu'au premier tour - 48,98%, un taux historique au Mali - et sur une partie de près de 400'000 bulletins déclarés nuls le 28 juillet.

Rude tâche pour le vainqueur

La tâche du vainqueur sera rude, car le Mali vient de vivre la plus grave crise de son histoire récente qui a laissé exsangue le pays.

Cette sombre période a débuté en janvier 2012 par une offensive de rebelles touaregs dans le nord du pays, suivie en mars 2012 par un coup d'Etat qui a renversé le président Amadou Toumani Touré. Des groupes criminels et jihadistes ont ensuite pris le contrôle du Nord, commettant de nombreuses exactions avant d'en être chassés, en 2013, après une intervention militaire française.

Le conflit a poussé 500'000 personnes à fuir leur domicile. Il a accentué la pauvreté et ravivé les haines entre les différentes communautés du pays, Touareg et Arabes d'un côté assimilés aux rebelles et aux jihadistes, Noirs majoritaires de l'autre.

Corruption et réconciliation

Le vainqueur de l'élection supervisera une enveloppe de trois milliards d'euros d'aide internationale pour reconstruire le pays. Il devra aussi lutter contre la corruption et entamer le processus de réconciliation, en particulier avec la minorité touareg.

Les quelques centaines de milliers de Touareg du Mali vivent essentiellement dans le Nord désertique, qui a déjà connu plusieurs rébellions depuis l'indépendance du Mali, en 1960. Une partie d'entre eux rêve d'indépendance ou au moins d'autonomie.

Les résultats officiels devraient être annoncés en milieu de semaine, le temps de récupérer les données des bureaux de vote les plus reculés.

Des cartes d'électeurs et du matériel de vote ont également été distribués dans les camps de Maliens réfugiés dans les pays voisins, en Mauritanie, au Burkina Faso et au Niger. Ensemble, ces trois pays accueillent 170'000 réfugiés.

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