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Le meurtrier de Trayvon Martin a comparu devant la justice

Le vigile de quartier qui a tué un jeune Noir de 17 ans le 26 février à Sanford, en Floride, a comparu aujourd'hui devant un juge de Floride, pour la première fois depuis son inculpation pour meurtre la veille. Ce drame a suscité une vive émotion aux Etats- Unis, où l'on évoque un crime raciste.

12 avr. 2012, 20:50
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George Zimmerman a comparu en début d'après-midi devant le juge  Mark Herr au centre de détention John E. Polk à Sanford. Les cheveux  coupés court, la barbe taillée, le jeune homme de 28 ans était  menotté lorsqu'il est arrivé et portait une combinaison grise de  détenu.

Hormis un simple «oui» lorsque le juge lui a demandé s'il comparaissait pour la première fois et si Mark O'Mara était bien son avocat, George Zimmerman n'a fait aucune déclaration. Le juge Herr a fixé au 29 mai la date de l'audience durant laquelle M. Zimmerman sera formellement inculpé. Il pourra alors faire une demande de  libération sous caution.

Son avocat, qui a annoncé qu'il plaiderait non coupable, a toutefois précisé ne pas avoir demandé de libération sous caution de son client car cela n'aurait conduit qu'à «réveiller la fureur» suscitée par cette affaire.

Meurtre sans préméditation

Mercredi, le procureur spécial Angela Corey avait annoncé que ses services avaient «engagé des poursuites pour meurtre sans préméditation» contre le vigile. «Je vous confirme que M. Zimmerman a été placé en détention», avait-elle ajouté lors d'une conférence de presse au tribunal de Jacksonville (Floride).

Cette annonce a ravi la famille de la victime, qui demandait que M. Zimmerman soit arrêté depuis plusieurs semaines. «Nous voulions  tout simplement une arrestation, rien de plus, rien de moins. (...)  Et c'est ce que nous avons eu. Merci Seigneur, merci Jésus», a  déclaré la mère, Sybrina Fulton, en larmes, lors d'une conférence de  presse organisée à Washington avec les avocats de la famille.

Délit de faciès

Le 26 février, Trayvon Martin, un garçon de 17 ans, a été abattu alors qu'il rentrait chez lui à Sanford après avoir acheté des  sucreries, par un Américain d'origine péruvienne qui faisait des rondes de surveillance dans sa zone de résidence. George Zimmerman  avait été brièvement arrêté, puis relâché après qu'il eut invoqué la  légitime défense, alors que sa victime n'était pas armée.

Les soutiens de M. Zimmerman affirment que Trayvon Martin l'avait  mis à terre d'un coup de poing et l'avait frappé au visage à  plusieurs reprises. Il aurait donc agi en légitime défense.

Manifestations, pétitions, menaces: l'émotion n'est pas retombée  dans la communauté noire depuis le meurtre de l'adolescent, beaucoup estimant qu'il a été victime d'un «délit de faciès». Ses parents sont intervenus publiquement à plusieurs reprises pour demander que leur fils «ne soit pas mort en vain».

Site pour recueillir des dons

Le ministre de la Justice américain Eric Holder s'est lui aussi exprimé mercredi, avant l'annonce de l'ouverture de poursuites contre M. Zimmerman. Il a assuré que des «actions appropriées» seraient mises en oeuvre si l'enquête établissait qu'il s'agissait d'un crime raciste.

Avant lui, le président Barack Obama était intervenu dans la  polémique le mois dernier en déclarant: «Si j'avais un fils, il ressemblerait à Trayvon».

Se sentant menacé, George Zimmerman vivait caché depuis le drame. Ses anciens avocats avaient crée la surprise mardi en annonçant  qu'ils n'assuraient plus sa défense, leur client étant, selon eux, devenu injoignable. Le tireur présumé avait lancé un site internet  pour recueillir des dons afin d'assurer sa défense.

L'affaire est perçue de façon radicalement différente par Noirs et Blancs aux Etats-Unis. Selon un sondage publié mardi par le  Washington Post, 80% des Noirs estiment que le meurtre de Trayvon Martin était injustifié, contre seulement 38% des Blancs.

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