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Le monde en partie responsable de la pire année en Syrie

Au moins 76'000 civils ont été tués en Syrie en 2014 et des ONG pointent du doigt l'incapacité des Etats à faire appliquer une série de résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU visant à protéger les civils dans cette guerre qui ravage la Syrie depuis quatre ans.

12 mars 2015, 07:40
FILE -- In This April 21, 2014, file photo, provided by the anti-government activist group Aleppo Media Center (AMC), which has been authenticated based on its contents and other AP reporting, shows a Syrian man holding a girl as he stands on the rubble of houses that were destroyed by Syrian government forces air strikes in Aleppo, Syria. Nearly four years since it began, Syria?s civil war has defied all diplomatic attempts to broker a peaceful resolution _ and the fierce fighting still goes on daily, though it has taken a back seat to the rampage in the region by Islamic State militants. (AP Photo/Aleppo Media Center AMC, File)

La communauté internationale est en partie responsable de "l'année la plus sombre" du conflit syrien pour les civils, avec notamment au moins 76'000 personnes tuées, ont dénoncé jeudi des ONG. Elles s'alarment d'un désastre humanitaire de plus en plus coûteux.

Dans un rapport intitulé "Echec coupable en Syrie", 21 organisations de défense de droits de l'homme ont critiqué l'incapacité des Etats à faire appliquer une série de résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU visant à protéger les civils happés par la guerre qui ravage la Syrie depuis quatre ans.

Trois résolutions avaient appelé en 2014 les belligérants en Syrie à protéger les civils, prévoyant un plus grand accès pour des millions de Syriens à l'aide humanitaire. "Toutefois, les résolutions et l'espoir qu'elles apportaient sont devenues vides de sens pour les civils syriens. Elles ont été ignorées ou sapées par les belligérants, par d'autres pays membres de l'ONU et même par des membres du Conseil de sécurité", selon le rapport.

L'année 2014 a été la plus sanglante du conflit avec au moins 76'000 personnes tuées sur plus de 210'000 depuis le 15 mars 2011. Alors que la guerre entame sa cinquième année, il n'y a pas d'issue en vue.

Attaques sans discernement

"Nous avons trahi nos idéaux, car nous ne sommes pas supposés regarder des gens souffrir en 2015", affirme Jan Egeland, secrétaire général du conseil norvégien pour les réfugiés qui a contribué au rapport.

Le texte accuse les forces du régime mais aussi les rebelles de viser des infrastructures civiles sans discernement, y compris les écoles et les établissements sanitaires et d'y limiter l'accès des civils dans le besoin.

Signé notamment par Oxfam, International Rescue Committee et Save the Children, le rapport affirme que 7,8 millions de Syriens vivent dans des zones définies par l'ONU comme "difficiles d'accès" pour les livraisons d'aide, soit le double qu'en 2013.

Les besoins sont croissants, mais le financement n'est pas à la hauteur. Seuls 57% des fonds nécessaires au soutien des civils et les réfugiés syriens ont été fournis en 2014, contre 71% en 2013.

"Nous n'apportons aucun espoir pour des millions de jeunes Syriens (...) comment ne pas croire qu'ils soient facilement attirés par l'extrémisme?", s'inquiète M. Egeland.

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