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Le pape appelle à "un vrai renouveau" de l'Eglise

Dénonçant les couvents et les séminaires vides, le pape a appelé à un véritable renouveau de l'Eglise catholique ce jeudi à Rome.

14 févr. 2013, 16:50
Le pape Benoît XVI s'est exprimé devant plus de mille prêtres de l'évêché de Rome.

Le pape Benoît XVI souhaite un "vrai renouveau" de l'Eglise. Cela passe par une pleine mise en oeuvre du concile Vatican II, dont "la force spirituelle doit encore apparaître", a-t-il déclaré jeudi dans un message considéré comme son testament théologique.

Les yeux cernés et la voix un peu rauque, le pape démissionnaire a improvisé en italien durant 35 minutes, devant un millier de prêtres réunis à la Salle Paul VI, au Vatican. Il a surtout évoqué son expérience du concile Vatican II, dont les quatre sessions se sont réparties en 1962 et 1965.

Benoît XVI était alors expert en théologie auprès du cardinal-archevêque de Cologne Joseph Frings. Ce dernier était un des prélats qui voulaient le plus changer l'Eglise à l'époque.

Selon le pontife, les médias réunis à Rome firent alors leur "propre Concile". Ils donnèrent une vision avant tout politique de ce moment spirituel, des points de vue biaisés qui créèrent "tant de calamités, tant de problèmes". Et de citer "les couvents et séminaires fermés, la liturgie banalisée".

"Proche de vous"

Le Saint-Père a exhorté les catholiques à "travailler pour que le vrai Concile se réalise et rénove vraiment l'Eglise. Le vrai Concile avec toute sa force spirituelle doit encore apparaître".

"Je serai toujours proche de vous et je suis sûr que vous le serez de moi, même une fois que je me cacherai du reste du monde", a-t-il assuré. Allusion à sa démission prévue pour la fin du mois et sa retraite qu'il passera dans un monastère édifié dans les jardins du Vatican. Le pape a aussi souligné l'importance de textes comme "Nostra Aetate" sur le respect pour les autres religions.

Dérives liturgiques

Jugé parmi les plus imaginatifs parmi les experts, Joseph Ratzinger a toujours défendu "un renouvellement de l'Eglise dans la continuité". En opposition à ceux considérant le Concile comme une rupture, voire une révolution et l'abandon de traditions millénaires.

En tant que gardien du dogme pendant vingt-quatre ans, sous le pontificat de Jean Paul II, il a combattu ce qu'il considérait comme des dérives liturgiques et théologiques, telle que l'option marxisante de la Théologie de la Libération en Amérique Latine. Une ligne qu'il a continué à suivre après son accession à la papauté en 2005.

Avant sa démission le 28 février à 20h00, le pape apparaîtra encore deux fois devant des foules. Il célébrera l'Angelus dimanche prochain, de la fenêtre de son appartement, puis il fera ses adieux le 27 au cours d'une audience générale sur la place Saint-Pierre.

Rivalités et carriérisme

Le conclave devrait entamer ses travaux entre le 15 et le 19 mars. Selon le cardinal sud-africain Wilfried Fox Napier, possible papable, l'élection du prochain pontife pourrait "ne pas être aussi rapide" que celle des 18/19 avril 2005 qui avait élu le cardinal Ratzinger à la tête de l'Eglise catholique.

"Quiconque sera élu devra compléter la purification entamée par Benoît XVI", a-t-il déclaré au quotidien turinois "La Stampa". Dénonçant "les rivalités" et le "carriérisme" dans l'Eglise, le cardinal juge nécessaire que "les institutions de l'Eglise soient "un soutien à l'action évangélisatrice, non un frein".

Législatives italiennes

Dans les médias italiens, l'annonce surprise de la démission du pape fait de l'ombre à la campagne électorale pour les législatives des 24 et 25 février. Celles-ci sont pourtant cruciales pour l'Italie et l'Union européenne.

Pour certains analystes, cette démission pourrait contrecarrer la remontée spectaculaire de Silvio Berlusconi dans les sondages, face à la coalition de gauche menée par Pier Luigi Bersani. Tous les principaux candidats, attentifs au vote des catholiques, ont pris soin de tresser les louanges de Benoît XVI et d'encenser sa décision.

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