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Le pape appelle les dirigeants arabes à la paix

De retour de son voyage au Liban, le pape a lancé un dernier appel aux dirigeants arabes, les invitant à s'engager pour la paix dans la région et dans le monde.

17 sept. 2012, 06:56
Le pape est de retour d'une visite officielle au Liban.

Benoît XVI, qui est rentré dimanche soir à Rome, a invité dans la journée les dirigeants arabes à oeuvrer pour la paix et la réconciliation, lors d'une messe en plein air célébrée devant 350'000 fidèles à Beyrouth. La capitale libanaise se trouve à une cinquantaine de kilomètres de la frontière avec la Syrie.

Sur le front de mer, à côté du port de plaisance de Beyrouth, les fidèles ont salué le pape, âgé de 85 ans, avec une grande ferveur. Pour son premier voyage de trois jours au Liban, il a été accueilli par toutes les communautés.

A partir de l'estrade, couverte d'un tapis vert et entourée de cèdres, symboles du Liban et d'oliviers représentant la paix, le souverain pontife a lancé: "J'en appelle à la communauté internationale. J'en appelle aux pays arabes afin qu'en frères, ils proposent des solutions viables qui respectent la dignité de chaque personne humaine, ses droits et sa religion".

"Puisse Dieu concéder à votre pays, à la Syrie et au Moyen-Orient le don de la paix des coeurs, le silence des armes et l'arrêt de toute violence", a-t-il ajouté lors de la prière de l'Angelus qui a conclu la messe.

Auparavant, dans son homélie, il avait adressé une prière pour que la région soit dirigée par des hommes de paix: "Que soient donnés à cette région du Moyen-Orient des serviteurs de la paix et de la réconciliation pour que tous puissent vivre paisiblement et dans la dignité", a-t-il lancé.

Comme il y a 2000 ans

Les chrétiens ne doivent pas partir, mais s'engager pour la paix, a dit le pape. "C'est un témoignage essentiel que les chrétiens doivent rendre ici, en collaboration avec toutes les personnes de bonne volonté. Je vous appelle tous à oeuvrer pour la paix. Chacun à son niveau et là où il se trouve".

Le président libanais Michel Sleimane, seul chef d'Etat chrétien du Moyen-Orient, et 300 évêques de 17 pays de la région étaient présents pour cette messe, où ont retenti des hymnes en arabe et en latin.

Chacun des évêques, qu'ils soient venus d'Irak, de Palestine ou d'Egypte, a reçu un exemplaire de "l'Exhortation apostolique" que le pape a rédigée à partir des conclusions du synode des évêques pour le Moyen-Orient, qui s'était tenu en 2010 au Vatican.

Il s'agit d'une feuille de route que les évêques devront expliquer à leurs ouailles dans tous les diocèses. "Que dans cette région, qui en a vu les actes et recueilli les paroles, l'Evangile continue de résonner comme il y a deux mille ans", a souhaité ardemment le souverain pontife.

Soupape de sécurité

"Nous ne vous dissimulons point, Très Saint-Père, les sentiments de crainte et de peur de l'avenir inconnu, que nous éprouvons en tant que chrétiens", lui avait dit auparavant Mgr Béchara Raï, le patriarche maronite.

"D'autant plus, avait-il observé, que nous persévérons à miser sur la prise de conscience de nos frères musulmans de l'importance de la diversité dans nos pays arabes, et de la communion inéluctable entre eux et les chrétiens, leurs partenaires en citoyenneté".

"Votre voyage historique est une soupape de sécurité en ce temps d'instabilité pour un peuple chrétien qui lutte pour confirmer son enracinement en sa terre", a-t-il ajouté. Et d'estimer que le "Printemps arabe" a été anticipé par un "printemps spirituel chrétien", lors du synode de 2010.

Livraisons d'armes: un péché

Samedi, devant des dirigeants politiques, religieux et culturels, le chef de l'Église catholique avait soutenu que "la liberté religieuse (était) un droit fondamental". Il avait appelé le Liban à être "un exemple" de cohabitation pacifique entre les religions.

A son arrivée vendredi, Benoît XVI avait notamment réclamé la fin des livraisons d'armes à la Syrie, "un grave péché", selon lui. Cette visite, la quatrième du pape au Proche-Orient, était l'un des voyages les plus délicats du souverain pontife.

Marqué par le souvenir d'une guerre civile interconfessionnelle entre 1975 et 1990, le Liban est partagé entre chrétiens - un tiers de la population et eux-mêmes partagés entre une dizaine d'églises - et musulmans, majoritaires au sein des quatre millions d'habitants. Ces derniers sont divisés entre chiites, sunnites, alaouites et druzes.

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