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Le pape oblige légalement le clergé à signaler les abus sexuels

Tout soupçon d’agression sexuelle ou de harcèlement devra être dorénavant signalé par les membres du clergé, selon une législation plus stricte présentée jeudi par le pape François. Mais ces directives ne concernent pas le secret de la confession.

09 mai 2019, 13:15
Les membres du clergé et les religieux doivent aussi dénoncer toute couverture de tels faits par la hiérarchie de l'Eglise.

Le pape François a dévoilé jeudi une législation plus stricte obligeant prêtres, religieux et religieuses à signaler à l'Eglise tout soupçon d'agression sexuelle ou d'harcèlement. Ils doivent aussi dénoncer toute couverture de tels faits par la hiérarchie catholique.

Tous les diocèses de la planète sont en outre obligés d'ici à un an à mettre en place un système accessible au public pour déposer des signalements d'abus sexuels potentiels, qui seront examinés dans un délai de 90 jours. Le souverain pontife a néanmoins souhaité que le secret de la confession demeure absolu, ce qui exclut donc une dénonciation de faits rapportés par un fidèle dans le confessionnal.

Ces décisions ont été prises dans un "motu proprio", c'est-à-dire une lettre émise directement par le pape, qui modifie le droit canon.

"La lumière du monde"

Dans l'introduction de cette lettre apostolique intitulée "Vous êtes la lumière du monde", le pape François souligne que "les crimes d'abus sexuel offensent Notre Seigneur, causent des dommages physiques, psychologiques et spirituels aux victimes".

"Il est bien que soient adoptées au niveau universel des procédures visant à prévenir et à contrer ces crimes qui trahissent la confiance des fidèles", ajoute-t-il.

"Pour que ces phénomènes, sous toutes leurs formes, ne se reproduisent plus, il faut une conversion continue et profonde des coeurs, attestée par des actions concrètes et efficaces qui impliquent chacun dans l'Eglise", commente le pape.

Matériel pédopornographique

Le texte condamne toute violence sexuelle, en mettant toutefois l'accent sur les mineurs et les personnes vulnérables. Cela inclut donc les cas de violence contre des religieuses par des clercs ou le harcèlement de séminaristes ou de novices. Il rappelle aussi qu'il est interdit de produire, détenir et distribuer par voie informatique du "matériel pédopornographique".

La hiérarchie de l'Eglise est également condamnable en cas d'actions "visant à interférer ou éluder des enquêtes civiles ou des enquêtes canoniques, administratives ou pénales ouvertes à l'encontre d'un clerc ou d'un religieux", spécifie le motu proprio.

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