Le pape François a demandé lundi aux évêques participant au synode sur la famille de ne rien lui dissimuler et de "tout dire avec liberté de parole". La réunion a été précédée d'échanges parfois vifs entre cardinaux, en particulier sur la communion des divorcés remariés.
François a également souligné devant un auditoire divisé qu'il est "garant de la foi" dans les débats qui se feront, selon la formule latine "cum Petro et sub Petro" ("avec Pierre et sous l'autorité de Pierre). Les discussions porteront sur des sujets sensibles comme la question des divorcés remariés, des mères célibataires ou des couples hors mariage.
Clarté et humilité
Les quelque 250 participants, à ces discussions qui se prolongeront jusqu'au 19 octobre, doivent "parler clairement" et accueillir "avec humilité" les paroles des autres, afin de "porter les problématiques des églises pour les aider à marcher sur la voie qu'est l'Evangile de la famille", a-t-il insisté à l'ouverture du débat. Il faut veiller à ce que "personne ne dise: cela on ne peut pas le dire car on va penser comme ci ou comme ça", a remarqué le pape argentin.
"Il faut tout dire, tout ce que l'on ressent avec parrhésia" (liberté de parole en grec), a recommandé Jorge Mario Bergoglio. Il a rapporté une anecdote au sujet du dernier consistoire de février, "un cardinal m'a écrit en me disant : 'dommage que certains cardinaux n'aient pas eu le courage de dire certaines choses en croyant peut-être que le pape pensait les choses différemment', et cela ne va pas, ce n'est pas cela la synodalité".
Une vraie collégialité
Dans son rapport aux membres du synode, le secrétaire général, le cardinal Lorenzo Baldisseri, a souligné que "la première nouveauté" est "le chemin" long voulu par François, avec deux synodes et plusieurs consultations des diocèses.
Ce synode met en pratique le principe d'une vraie collégialité voulue par le pape Paul VI, qui, à la fin du Concile Vatican II en 1965, avait institué le synode.