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Le phénomène climatique El Nino devrait amener crues et orages en Californie

Des pluies diluviennes se sont abattues sur la Californie ces derniers jours, provoquant des glissements de terrain et des inondations. La faute au phénomène climatique El Nino, qui s'aggrave encore davantage.

18 oct. 2015, 08:34
El Nino s'apprête à frapper la Californie.

L'aggravation du phénomène climatique El Nino en Californie devrait provoquer pluies torrentielles, crues et inondations, prévoient les experts météorologiques. Et cela sans résoudre la sécheresse qui sévit depuis plusieurs années.

Des pluies diluviennes dans l'Etat ont provoqué ces derniers jours glissements de terrain et inondations qui devraient durer en n'apportant qu'un maigre répit à la sécheresse record.

Près de 200 véhicules se sont ainsi retrouvés coincés entre jeudi et vendredi sur la route 58 et l'autoroute I5 au Centre de la Californie. Des semi-remorques ont été embourbés jusqu'à mi-hauteur dans des coulées de boue, des mobiles homes renversés et des maisons endommagées.

"Près de 15 centimètres de pluie sont tombés par heure à certains endroits hier", constate Tim Krantz, professeur d'études environnementales à l'université de Redlands. "Ce qui s'est passé jeudi sur l'autoroute I5 avec des glissements de boue massifs, je crains que ce ne soit que le premier d'une série de violents orages" qui vont durer tout l'hiver, a-t-il ajouté.

"Les pluies incroyablement fortes de la nuit passée ont eu lieu dans des endroits qui ont été touchés par les incendies récemment et où il n'y a donc plus de végétation pour retenir la terre", a expliqué Michael Schaffner, hydrologue du service météorologique national (NWS), et qui prévoit davantage de pluies ce week-end.

Un épisode majeur

La Californie subit depuis quatre ans une sécheresse record, qui s'est traduite notamment par des incendies particulièrement ravageurs en raison de sols desséchés. Les dégâts devraient donc être particulièrement importants si les orages persistent car les sols sont à nu.

Tim Krantz estime par ailleurs qu'il est "très tôt dans l'année pour avoir de tels orages. Nous avons eu un temps de mousson dès le mois de juillet, ce qui ne s'est quasiment jamais vu".

Les scientifiques l'attribuent à une résurgence du phénomène climatique dit "El Nino", un courant chaud océanique sur le Pacifique qui provoque de violents orages. Tim Krantz fait valoir qu'à certains endroits du Pacifique, les températures sont actuellement 4 degrés au-dessus de la normale, ce qui est "très élevé".

"Nous subissons actuellement un phénomène El Nino en Californie qui augmente les précipitations", constate Michael Schaffner. Il devrait durer jusqu'au printemps 2016 et pourrait être l'un des plus violents dans les annales. Le dernier épisode majeur a eu lieu en 1997-1998.

Réchauffement ou pas

"Au fur et à mesure que l'hiver avance, la porte d'El Nino s'ouvre toute grande vers la Californie, renchérit Tim Krantz. Pour autant, les experts ne s'attendent pas à ce que les précipitations, aussi violentes soient-elles, ne suffisent à combler le manque à gagner de pluie et de neige accumulé sur plusieurs années de sécheresse.

"Ce El Nino ne sera pas suffisant. Les pluies vont remplir les réservoirs, mais 80% de notre approvisionnement en eau vient des nappes phréatiques" qui ont besoin de neige pour se réapprovisionner, souligne le professeur de l'université de Redlands.

"El Nino est un phénomène climatique chaud donc il faut voir à quel point il peut apporter de la neige, d'autant que nous avons eu un record de faiblesse de chutes de neiges l'an dernier", remarque-t-il.

Si pour Michael Schaffner, les turbulences climatiques actuelles dans l'ouest des Etats-Unis n'ont rien à voir avec le changement climatique - "nous avons régulièrement des El Nino depuis des décennies" -, Tim Krantz estime que le réchauffement de la planète est en cause.

"Je pense que la récente sécheresse est le résultat d'une nouvelle normale issue du changement climatique" et de la montée des températures. "Notre climat ressemble de plus en plus à celui des moussons, de moins en moins à celui de la Méditerranée", conclut-il.

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