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Le président colombien dit vouloir la paix avec les Farc

Le président colombien Juan Manuel Santos a annoncé lundi que son gouvernement menait des "discussions exploratoires" avec la guérilla des Farc en vue d'un éventuel processus de paix.

28 août 2012, 06:57
Juan Manuel Santos a rassuré ses concitoyens sur les relations de son gouvernement avec les Farc.

Des "discussions exploratoires" entre les Farc et le gouvernement colombien offrent un nouvel espoir de paix au pays a annoncé lundi le président Juan Manuel Santos. Ce dialogue s'il se confirme pourrait constituer le début d'une issue historique à un demi-siècle d'affontements.

"Depuis le premier jour de mon gouvernement, j'ai respecté l'obligation constitutionnelle de chercher la paix et nous avons entrepris des discussions exploratoires avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), afin de rechercher la fin du conflit", a déclaré M. Santos lors d'une allocution télévisée.
 
C'est la première fois que le chef de l'Etat, au pouvoir depuis 2010, confirme l'existence de pourparlers avec la rébellion. Les Farc, principale guérilla, sont encore forte de 9200 combattants.
 
Poursuite des opérations armées
 
"Les résultats de ces rapprochements seront connus dans les prochains jours", a précisé le président colombien. Il a cependant exclu un arrêt des actions militaires durant cette période. "Nous maintiendrons les opérations et la présence militaire sur chaque centimètre du territoire", a-t-il souligné, affirmant avoir appris des "erreurs du passé".
 
Les dernières négociations menées avec les Farc remontent à 2002. Les autorités les avaient alors rompues, en accusant la guérilla d'avoir profité de la démilitarisation d'une partie du territoire pour se renforcer.
 
La seconde guérilla communiste du pays, l'Armée de libération nationale (ELN), qui compte 2500 combattants, serait également disposée à participer à ces "discussions visant à mettre fin à la violence", selon M. Santos.
 
A Oslo
 
Ses déclarations interviennent alors que les principaux médias ont récemment fait état de contacts noués à Cuba entre des représentants du gouvernement colombien et des Farc pour préparer l'ouverture de négociations en terrain neutre.
 
L'ancien-vice président colombien Francisco Santos, un journaliste réputé, a même avancé un calendrier des pourparlers lors de son émission à la radio RCN.
 
Les négociations "commenceront à Oslo le 5 octobre avant de se poursuivre à La Havane", a prédit cet ex-responsable, vice-président entre 2002 et 2010 dans le gouvernement d'Alvaro Uribe et cousin de l'actuel président.
 
M. Uribe, symbole de la politique de fermeté envers les Farc, avait le premier annoncé il y a quelques jours l'hypothèse de contacts secrets à La Havane pour les dénoncer. Lors d'une rencontre avec des étudiants lundi, l'ancien dirigeant a reproché à son successeur d'avoir permis la "recrudescence du terrorisme".
 
Consensus
 
La perspective de négociations de paix, qui suscite un certain consensus dans la classe politique, est approuvée par 74% des Colombiens (contre 25,8%), selon un sondage publié la semaine dernière.
 
Santos "bénéficie du soutien des voix politiques. Si le président s'est décidé à faire cette annonce, c'est parce qu'il est sûr que cela va avancer", a réagi Luis Eduardo Celis, de la Fondation Nuevo Arco Iris, spécialiste du conflit colombien, interrogé par l'AFP.
 
"Je crois que tant le gouvernement que les Farc ont compris que continuer la guerre n'a pas de sens", a commenté Daniel Garcia-Peña, ancien commissaire à la paix entre 1995 et 1998 dans le gouvernement d'Ernesto Samper.
 
"La guérilla sait depuis longtemps qu'elle ne prendra pas le pouvoir par les armes et se convertira en force politique que dans un scénario de fin de conflit. Le gouvernement de Santos sait aussi que c'est central pour l'intégration réussie de la Colombie dans le concert des démocraties", a-t-il ajouté.
 
Otages libérés
 
Depuis son arrivée au pouvoir, le président colombien n'a cessé de réaffirmer qu'il était prêt à promouvoir une issue négociée, demandant aux Farc des preuves de bonne volonté. Repliée dans les régions rurales du pays, la guérilla, dont les troupes ont fondu de moitié en dix ans, lance aussi régulièrement des appels à la paix.
 
Elle a renoncé en février à la pratique des enlèvements contre rançon, avant de libérer en avril les dix derniers policiers et militaires encore retenus en otage.
 
Autre signe d'espoir, le Parlement a approuvé à la mi-juin un projet de réforme constitutionnelle destinée à encadrer une éventuelle démobilisation des guérilléros.
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