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Catalogne: le président régional Carles Puigdemont suspend l'indépendance et sème la confusion

Dans son discours devant le Parlement mardi soir, le président régional Carles Puigdemont a demandé la suspension de l'indépendance pour favoriser le dialogue avec l'Espagne. Il a ainsi semé la confusion sur ses intentions et déçu ses alliés.

10 oct. 2017, 16:19
/ Màj. le 10 oct. 2017 à 21:42
Le président de la Catalogne Carles Puigdemont a proclamé mardi le droit de sa région à devenir un Etat indépendant tout en suspendant la mise en oeuvre du processus afin de permettre un dialogue avec Madrid.

Le président de la Catalogne Carles Puigdemont a proclamé mardi le droit de sa région à devenir un Etat indépendant tout en suspendant la mise en oeuvre du processus afin de permettre un dialogue avec Madrid. Il a ainsi semé la confusion sur ses intentions et déçu ses alliés.

"J'assume le mandat selon lequel la Catalogne doit devenir un Etat indépendant sous la forme d'une République", a dit M. Puigdemont devant le Parlement de Barcelone. "Je propose de suspendre la mise en oeuvre de cette déclaration d'indépendance pour entamer des discussions afin de parvenir à une solution négociée", a-t-il ajouté.

Costume et cravate sombres, l'air grave, il a souligné la nécessité impérieuse de "réduire les tensions" dans la région et a dénoncé le refus "radical" de Madrid de négocier un référendum d'indépendance.

 

 

Revenant sur le référendum du 1er octobre, marqué par une victoire écrasante des partisans du "oui" à l'indépendance (90%), M. Puigdemont a estimé que "la Catalogne a gagné le droit d'être un Etat indépendant". Il n'a cependant pas soumis de déclaration d'indépendance au vote des élus régionaux, ce qui aurait fermé la porte à toute solution négociée.

Fermeté de Madrid

Pressé de toutes parts, l'ancien journaliste de 54 ans a ainsi semblé choisir la voie médiane: maintenir les engagements pris avec son électorat, mais garder une porte ouverte pour une solution négociée, qui s'annonce difficile.

Cet appel au dialogue risque de se heurter à la fermeté de Madrid. Dans une première réaction, le gouvernement espagnol a estimé qu'une "déclaration implicite d'indépendance (....) n'est pas admissible", a indiqué un porte-parole de l'exécutif à l'AFP.

Quelques heures plus tôt, la vice-présidente du gouvernement Soraya Saenz de Santamaria a déclaré qu'il n'y avait "pas de place pour la médiation entre la légalité et l'illégalité, entre la loi et la désobéissance, entre la démocratie et la tyrannie".

 

 

Indépendantistes déçus

Des alliés du gouvernement catalan ont pour leur part regretté une "occasion perdue de proclamer solennellement" l'indépendance.

La séance devant le Parlement a commencé dans la confusion, retardée d'une heure "en raison de contacts pour une médiation internationale", selon un porte-parole du gouvernement catalan.

Le gouvernement espagnol a aussitôt souligné qu'une médiation avec Carles Puigdemont n'était "pas envisageable". Et la rumeur d'une vidéo-conférence avec le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a été démentie par Bruxelles.

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