Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Le procureur du TPIY requiert la prison à perpétuité pour Karadzic

L'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, risque la prison à perpétuité.

26 sept. 2014, 21:11
Radovan Karadzic est accusé de génocide lors de la guerre de Bosnie.

M. Karadzic est accusé de génocide lors de la guerre de Bosnie (1992-1995), entre autres pour le massacre de Srebrenica.

"La prison à vie est la seule peine appropriée", a indiqué le bureau du procureur dans un document publié vendredi, trois jours avant le début des réquisitoire et plaidoirie devant le TPIY, basé à La Haye.

"Sous son commandement, les subordonnés de Karadzic et ceux qui coopéraient avec eux ont expulsé, tué, torturé et maltraité des centaines de milliers de musulmans et croates", a soutenu l'accusation.

L'accusation estime que M. Karadzic, avec son alter ego militaire Ratko Mladic ainsi que le défunt président yougoslave Slobodan Milosevic, a entrepris le nettoyage ethnique de certaines zones de la Bosnie après le démantèlement de la Yougoslavie en 1991.

Un siège de 44 mois

Ils voulaient en faire des zones ethniquement pures et en ont chassé musulmans, croates et autres non serbes, selon la même source. La guerre de Bosnie a fait quelque 100'000 morts et quelque 2,2 millions de déplacés entre 1992 et 1995.

Radovan Karadzic, 69 ans, doit notamment répondre du massacre de près de 8000 hommes et garçons musulmans par les forces serbes de Bosnie à Srebrenica en juillet 1995, le pire massacre commis en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale.

Il est également poursuivi pour son rôle dans le siège de 44 mois de Sarajevo, la capitale de la Bosnie, lors duquel 10'000 personnes ont été tuées. Radovan Karadzic, qui plaide non coupable, encourt la prison à perpétuité. Un jugement n'est pas attendu avant fin 2015. L'accusé avait été interpellé en 2008 à Belgrade. Son procès s'était ouvert en mars 2010.

En janvier, l'ex-chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, avait refusé de témoigner dans le procès Karadzic. "Je ne veux pas témoigner et je refuse de témoigner pour des raisons de santé et parce que cela me porterait préjudice dans ma propre affaire", avait-il déclaré.

Mladic avait refusé de témoigner

M. Mladic avait auparavant refusé de se présenter devant la cour, épuisant tous les appels juridiques possibles . Il avait fini par prêter serment en qualifiant le tribunal de "satanique" et de "tribunal de la haine", avant d'exiger qu'on aille lui chercher son dentier, laissé dans sa cellule, pour pouvoir "mieux parler".

Une fois les dents retrouvées, l'audience a pu reprendre avec la première question de Radovan Karadzic à son ancien collègue: "M'avez-vous jamais informé par écrit ou oralement que les détenus de Srebrenica allaient être exécutés?"

Ce à quoi, et comme à chacune des questions qui suivront sur Srebrenica ou sur le siège de Sarajevo, Ratko Mladic avait répondu: "Je refuse de témoigner vu que cela risque de porter atteinte à ma santé et risque de m'incriminer dans ma propre affaire".

Radovan Karadzic souhaitait faire poser une série de questions à Ratko Mladic sur leurs échanges concernant le siège de Sarajevo et le massacre de Srebrenica avec l'intention semble-t-il de démontrer que les deux hommes n'avaient pas de projet commun et que lui-même ignorait les ordres donnés par M. Mladic.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias