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Le QG d'Ahmad Chafiq candidat à l'élection présidentielle égyptienne attaqué

Le QG d'Ahmad Chafiq, candidat au second tour de l'élection présidentielle égyptienne, a été mis à sac lundi soir.

29 mai 2012, 17:40
Le QG d'Ahmad Chafiq a été entièrement détruit.

La campagne pour la présidentielle égyptienne a pris un tour violent avec la mise à sac du QG d'Ahmad Chafiq. Le dernier premier ministre sous Hosni Moubarak doit affronter au second tour le candidat des Frères musulmans Mohammed Morsi.

Cette attaque, qui fait redouter d'autres tensions, est survenue lundi soir, quelques heures après la confirmation par la commission électorale du duel entre ces deux personnalités pour le second tour prévu les 16 et 17 juin.

M. Morsi a obtenu 24,7 % des voix et M. Chafiq 23,6 %. Le nationaliste arabe Hamdeen Sabbahi est arrivé en troisième position, avec 20,7 % des suffrages. Viennent ensuite l'islamiste modéré Abdel Moneim Aboul Foutouh et l'ex-ministre des Affaires étrangères Amr Moussa.

La presse s'interroge

L'intérieur de la villa où siège l'équipe de campagne de M. Chafiq a été totalement saccagé, avec des meubles, des vitres, des portes ou encore des ordinateurs brisés. Au fond du jardin un petit garage utilisé comme entrepôt pour des tracts et des affiches du candidat était entièrement carbonisé.

Les partisans du candidat accusent ses adversaires islamistes et issus des groupes de jeunes qui ont mené l'an dernier la révolte contre M. Moubarak d'être derrière cette attaque. Une partie de la presse s'interrogeait toutefois sur les circonstances et le mobile de cette opération contre des locaux visiblement mal protégés malgré leur caractère sensible.

"Cet incendie suscite des interrogations, et certains se demandent si M. Chafiq ne pourrait pas en profiter pour augmenter sa popularité", écrivait mardi le quotidien indépendant "Al-Chorouk", en parlant d'une attaque "entourée de mystère".

Libéraux et laïques désemparés

La presse égyptienne redoutait également de voir le second tour entre un islamiste conservateur et un ancien du régime Moubarak issu de l'appareil militaire se traduire par de nouvelles tensions.

Les candidatures présentes au second tour provoquent le désarroi des milieux libéraux et laïques, ainsi que des mouvements de jeunes anti-Moubarak, contraints de choisir entre un islamiste et un symbole de l'ancien régime.

Les deux candidats ont fait campagne sur l'islamisation pour M. Morsi, sur la sécurité pour M. Chafiq. Ils cherchent depuis plusieurs jours à élargir leur base électorale en promettant de gouverner au nom de tous les Egyptiens.

Les chrétiens, qui se disaient être victimes de discriminations sous le régime laïque de Hosni Moubarak, craignent de ne plus du tout trouver leur place dans un pays en majorité musulman si les islamistes arrivent à la présidence, et ont apparemment voté en majorité pour M. Chafiq.

Rassurer les chrétiens et les femmes

C'est pourquoi M. Morsi a cherché mardi à les rassurer. "Nos frères chrétiens, pour le dire très clairement, sont des partenaires nationaux et ont des droits complets, comme les musulmans", a-t-il déclaré.

Les Coptes "seront présents dans l'institution présidentielle", a-t-il ajouté, en précisant qu'un chrétien pourrait figurer parmi ses conseillers s'il était élu ou pourrait "même être vice-président si possible". Les Frères musulmans refusent qu'un Copte ou une femme se présente à la présidence de la République, tandis que le PLJ ne s'y oppose pas.

Le candidat islamiste s'est aussi engagé à respecter le droit des femmes "à travailler dans tous les domaines et à choisir leur manière de s'habiller", en promettant de "ne pas imposer aux femmes de porter le hijab", ou voile islamique.

L'armée, qui dirige le pays depuis la chute de l'ancien président, doit céder le pouvoir aux civils avant la fin juin, une fois le nouveau chef de l'Etat élu.

 

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