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Le récif au centre du conflit hispano-britannique

Le retrait du récif artificiel construit par les britanniques à proximité des côtes de Gibraltar est la principale condition espagnole à la reprise du dialogue.

20 août 2013, 14:15
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L'Espagne affirme que le Royaume-Uni doit retirer le récif artificiel près des côtes de Gibraltar afin de faciliter la reprise du dialogue sur ce territoire britannique. Le rocher se trouve au coeur d'un regain de tension entre Madrid et Londres. 

Dans une tribune publiée mardi sur le site internet du Wall Street Journal intitulée "Nous avons besoin de parler de Gibraltar", le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Garcia-Margallo fustige l'installation le 24 juillet d'un récif de 70 blocs de béton qui empêche l'accès des pêcheurs espagnols à une zone riche en fruits de mer dans les eaux autour de Gibraltar, revendiquées par Madrid et Londres.

Depuis le ton est de nouveau monté entre Londres et Madrid sur ce territoire stratégique aux portes de l'Afrique. Les files d'attente de voitures se sont sporadiquement allongées à la frontière, Gibraltar accusant Madrid d'avoir renforcé les contrôles douaniers en signe de représailles.

"L'Espagne est prête à reprendre le dialogue. Nous sommes prêts à accepter la création de forums ad hoc dans lesquels d'autres autorités, comme le gouvernement de Gibraltar et le gouvernement régional d'Andalousie, puissent participer concernant des domaines où ils sont compétents", affirme Garcia-Margallo.

"Mais comme l'a fait remarquer le chef du gouvernement (espagnol) Mariano Rajoy à son homologue David Cameron, il est d'abord nécessaire que le Royaume-Uni montre son intention de réparer les dommages déjà causés, en particulier en retirant les blocs de béton", a-t-il ajouté.

Plus tard dans la journée, la Grande-Bretagne a rejeté la proposition espagnole de discussions bilatérales. "La souveraineté est claire dans notre esprit", a déclaré un porte-parole de M. Cameron, ajoutant que le seul sujet de discussion envisageable pour Londres concernait la pêche.

Base navale et de renseignement

L'Espagne, qui a cédé ce petit territoire à l'Angleterre à l'issue d'un conflit militaire en 1713, devenu depuis un territoire abritant une base navale et de renseignement britannique, tente de le récupérer depuis des dizaines d'années et assure que les eaux territoriales lui appartiennent car elles ne figuraient pas dans le traité d'Utrecht.

Les blocs de béton placés sur les fonds marins "constituent une violation des règles les plus basiques de l'environnement", accuse M. Garcia-Margallo, estimant que ces eaux "comptent pour 25% de l'activité des pêcheurs locaux". Gibraltar affirme pour sa part vouloir protéger les fonds marins pour qu'ils se régénèrent.

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