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Le Sénat américain bascule dans le camp républicain

Les élections de mi-mandat aux Etats-Unis ont profité aux républicains qui se sont emparés du Sénat. Ils détiennent au moins 51 des 100 sièges de la chambre haute du Congrès, mettant les démocrates à mal. Barack Obama a été largement sanctionné.

05 nov. 2014, 12:50
A 72 ans, Mitch McConnell, qui a facilement conservé mardi son siège de sénateur dans le Kentucky (centre-est), va incarner l'opposition au président Obama.

Les républicains ont remporté mardi les élections de mi-mandat aux Etats-Unis en prenant le contrôle du Congrès. Ce sérieux revers pour Barack Obama et les démocrates préfigure deux années d'une difficile cohabitation. Les républicains devraient dicter l'agenda parlementaire jusqu'en 2016.

Les adversaires du président ont remporté la majorité au Sénat et renforcé leur majorité à la Chambre des représentants. Au Sénat, ils passent de 45 à au moins 52 sièges sur 100, selon les dernières projections des télévisions.

La bascule s'est faite quand la républicaine de l'Iowa Joni Ernst a été déclarée gagnante contre le démocrate Bruce Braley et que le républicain Thom Tillis a battu le sénateur sortant démocrate Kay Hagan en Caroline du Nord. Barack Obama avait d'ailleurs qualifié ce dernier Etat de "crucial".

A la Chambre des représentants, les républicains pourraient gagner jusqu'à 18 sièges, selon ABC, ce qui leur donnerait au moins 247 sièges, la plus forte majorité républicaine depuis les années 1930. Le président finira ainsi son mandat avec le parti adverse contrôlant les deux chambres du Congrès, comme avant lui George W. Bush, Bill Clinton, George Bush et Ronald Reagan.

La Louisiane organisera un second tour le 6 décembre, et les résultats en Alaska n'étaient pas encore connus mardi.

"Trop d'Etat"

"Cette expérience de trop d'Etat a suffisamment duré. Il est temps de remettre le pays sur la bonne voie !", a annoncé après sa propre réélection le sénateur républicain Mitch McConnell, appelé à incarner en tant que chef de la majorité du Sénat l'opposition à Barack Obama.

Le président de la Chambre, le républicain John Boehner, a déjà annoncé que le nouveau Congrès, qui prendra ses fonctions début janvier, s'attacherait aussi à "réformer le code fiscal, réduire notre problème de dépenses, réformer notre système juridique, notre système de réglementation et améliorer notre système éducatif".

"Le message des électeurs est clair: ils veulent que nous travaillions ensemble", a concédé de son côté Harry Reid, actuel chef de la majorité démocrate.

Les priorités des républicains seront économiques d'ici 2016. Des dizaines de lois "pro-croissance" sont prêtes pour autoriser la construction de l'oléoduc Keystone XL entre le Canada et le Golfe du Mexique, doper la production de gaz naturel et aider les PME. De plus, aucune réforme d'ampleur n'a été adoptée jusqu'ici sur l'immigration qui reste un dossier brûlant avec plus de 11 millions de sans-papiers installés aux Etats-Unis.

Electeurs désabusés

Les sondages de sortie des urnes montraient un électorat désabusé: 79% des personnes ayant voté désapprouvent le travail du Congrès, et deux tiers estiment que le pays va dans la mauvaise direction. Moins d'un sur trois se dit satisfait de l'administration Obama, selon CNN.

Le président, qui ne s'est pas exprimé mardi, a invité les responsables du Congrès à la Maison-Blanche vendredi. Les élus du Congrès actuel reviendront siéger dès le 12 novembre, et le nouveau Congrès ne prendra ses fonctions que le 3 janvier prochain.

Obamacare menacé

L'accumulation de scandales (NSA, fisc, hôpitaux militaires), ainsi que les crises à l'étranger (Ukraine, Syrie), n'a fait que renforcer la perception d'un manque de "leadership" à la Maison-Blanche.

Reste à savoir ce que feront les républicains de leur majorité. Mitch McConnell a souligné que Barack Obama conservait son pouvoir de veto, et ne promulguerait sans doute pas de lois démolissant les grands chantiers de sa présidence, à commencer par sa réforme du système de santé (Obamacare).

Mais les dissensions internes au parti républicain sont notoires, et rien n'indique que les élus du Tea Party, comme le sénateur texan Ted Cruz, vont accepter de tendre la main aux démocrates pour favoriser un esprit de compromis. Ted Cruz a déjà menacé: "nous devons adopter une abrogation complète" d'Obamacare.

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