La réforme des lois sur les armes promue par le président Barack Obama devait connaître son heure de vérité mercredi au Sénat américain avec plusieurs votes. Plus de quatre mois après l'électrochoc du massacre de l'école de Newtown, le pessimisme dominaut.
Les sénateurs devaient voter à partir de 16h00 (21h00 heure suisse) sur neuf mesures, techniquement sous la forme d'amendements au texte adoptés en commission par les démocrates et traitant, entre autres, des armes d'assaut, des chargeurs de grande capacité, du trafic d'armes et du port d'armes.
Une fois ces amendements décidés, d'autres votes devraient avoir lieu dans les jours suivants, avant un vote final sur l'ensemble du texte amendé. La Chambre des représentants, contrôlée par les républicains, devra alors se prononcer.
Armes d'assaut préservées
Le texte sur les armes d'assaut, qui interdirait la fabrication, la vente et l'importation de centaines de modèles d'armes semi-automatiques, du type de celle utilisée par Adam Lanza, est quasi-assuré d'une défaite.
Pour être adoptée, la mesure devrait rassembler 60 voix sur 100, or les démocrates, même s'ils votaient en bloc, ne disposent que de 55 sièges. "L'idée que le Congrès défie l'instinct écrasant des Américains après ce que nous avons vu à Newtown est inimaginable", a averti Barack Obama dans un entretien à la chaîne NBC mardi.
La mesure sur laquelle se concentrent les espoirs des militants anti-armes concerne les vérifications d'antécédents. Elles sont aujourd'hui requises seulement dans les magasins, sauf dans quelques Etats qui ont voté des lois plus strictes. Or les armureries ne représentent que 60% des ventes, ce qui signifie que les criminels et déséquilibrés se procurent librement des armes d'occasion sur le marché.
Une écrasante majorité d'Américains soutient la suppression de cette faille dans la législation, mais le lobby des armes, par la voix de la National Rifle Association (NRA), s'est montré intraitable.
Menacé d'une cinglante défaite
Un vote négatif ou l'adoption d'amendements vidant de leur substance les mesures proposées par le président un mois après la fusillade marquerait une défaite politique cinglante pour Barack Obama. Le président américain a investi un capital politique considérable sur ce thème.