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Le verdict du procès Breivik sera rendu le 24 août

L'avocat d'Anders Behring Breivik a demandé ce vendredi au tribunal que le militant norvégien d'extrême droite soit déclaré sain d'esprit et responsable de ses actes. Il a réclamé la peine de prison «la plus clémente possible». Le verdict sera rendu le 24 août.

22 juin 2012, 16:38
Anders Behring Breivik, ce vendredi lors de la dernière journée de son procès.

A l'issue d'une plaidoirie de deux heures et demie au dernier  jour du procès, onze mois tout juste après le carnage du 22 juillet  2011, l'avocat Geir Lippestad a demandé à la Cour de ne pas suivre  le réquisitoire du Parquet qui a préconisé jeudi l'internement  psychiatrique.

Par pure formalité, l'avocat a aussi demandé l'acquittement de  son client, une demande irréaliste, mais incontournable dans la  mesure où l'accusé plaide non-coupable. Ce passage a donné lieu à un  épisode déconcertant puisque M. Lippestad a omis de demander  formellement l'acquittement, provoquant une vive réaction de  Breivik. Ce n'est qu'en réponse à une question de la juge Wenche  Elizabeth Arntzen qu'il a finalement confirmé cette demande.

Projet politique

«Breivik souhaite être puni pour ce qu'il a fait, c'est-à-dire  être considéré par le tribunal comme sain d'esprit et pénalement  responsable», a plaidé l'avocat. «Si l'on tient compte (...) du fait  que l'accusé a un projet politique, imputer ses actes aux  conséquences d'un état maladif c'est lui refuser un droit  fondamental, celui d'assumer la responsabilité de ce qu'il a fait».

Selon lui, les vues extrêmes de son client ne sont pas les «idées  délirantes» symptomatiques d'une maladie, mais bien l'expression  d'une idéologie partagée par d'autres.

Pour appuyer sa thèse, l'avocat a souligné que l'extrémiste avait  épargné des gens qu'il ne considérait pas comme activement impliqués  dans la vie politique. Le tueur a choisi de se rendre au camp d'été  des jeunes travaillistes sur l'île d'Utoeya alors qu'il aurait pu  ouvrir le feu au hasard dans les rues d'Oslo, a-t-il dit.

Geir Lippestad a aussi souligné que tous ceux qui ont rencontré  son client depuis le 22 juillet dernier l'ont décrit comme quelqu'un  de calme et de bien élevé. «Ce n'est pas la violence qui est le  moteur de sa vie», a-t-il insisté.

Les familles quittent la salle

Après la plaidoirie, cinq témoins se sont succédé à la barre.  Dans des récits déchirants, ils ont raconté comment ils avaient tous  perdu un proche dans les attaques du 22 juillet.

A son tour, l'accusé a ensuite pris la parole pour ses remarques  finales provoquant le départ du prétoire de plusieurs dizaines de  membres du public, familles des victimes et rescapés du massacre.

«Arrêter le mal»

«On peut tous être d'accord que le 22/7, c'est une action  barbare», a reconnu l'accusé. «Le modèle démocratique européen ne  fonctionne pas. Il faut un changement fondamental de direction», a-t- il dit dans une tirade idéologique d'environ trois quarts d'heure.

L'extrémiste de droite a notamment évoqué la série américaine  «Sex and the City» et les artistes norvégiens issus de l'immigration  participant à l'Eurovision pour déplorer la libération sexuelle qui  menace la famille traditionnelle et la montée du multiculturalisme.

S'adressant aux cinq magistrats, l'accusé a souligné que  «l'Histoire montrera s'ils jugent un homme qui tentait d'arrêter le  Mal», qui «a perpétré une petite barbarie pour arrêter une plus  grande barbarie». La cour a ensuite mis son jugement en délibéré au  24 août.

Expertises contradictoires

Un premier groupe de psychiatres nommés par le tribunal, a conclu  qu'Anders Behring Breivik était schizophrène et souffrait de  psychose paranoïaque. Un second groupe d'experts a estimé qu'il  souffrait vraisemblablement d'un trouble narcissique de la  personnalité, mais n'était pas psychotique.

Estimant qu'il y avait suffisamment de doutes sur la santé  mentale de l'accusé pour retenir l'irresponsabilité pénale,  l'accusation a requis l'internement psychiatrique. Elle a assorti le  réquisitoire d'une demande subsidiaire de 21 ans de rétention de  sûreté au cas où la Cour devait finalement conclure que l'accusé est  responsable.

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