Maurin picard
La mélopée qui s’échappe de la clairière, en ce dimanche printanier, laisse filtrer une douce nostalgie dans l’air, comme un regret: au son des guitares et des batteries d’un groupe de rock local, Bernie Sanders vient clore sa campagne à Brooklyn, ce «bourg» de New York où il est né dans un foyer juif polonais, voilà soixante-quatorze ans.
Quelque 28 000 personnes, nouveau record, convergent sous les frondaisons de Prospect Park, pour apporter leur soutien au sénateur du Vermont, grand rival démocrate de la favorite, Hillary Clinton, en vue de la primaire de ce 19 avril dans l’«Empire State».
Loin des tambours du Bronx et de ceux de Harlem, à des lieues du final en apothéose logiquement attendu, l’ambiance est étrangement paisible. Une foule joyeuse et jeune, très bobo, célèbre son champion à la tignasse blanche rebelle, tandis qu’il appelle «à une mobilisation massive» dans les...