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Législatives en Autriche: maintien de la coalition gauche-droite et montée de l'extrême droite

La grande coalition entre sociaux-démocrates et conservateurs en Autriche devrait se maintenir au pouvoir à l'issue des élections législatives de dimanche. Mais elle essuie parallèlement un revers cuisant avec la forte montée de l'extrême droite.

29 sept. 2013, 22:16
Le politicien a posté une caricature jugée antisémite sur sa page Facebook.

Selon les résultats officiels provisoires publiés dimanche soir par le ministère de l'Intérieur, sans les votes par correspondance qui seront dépouillés vendredi 4 octobre, les sociaux-démocrates (SPÖ) du chancelier sortant Werner Faymann arrivent en tête avec 27,10% des suffrages, soit une baisse de plus de deux points en comparaison avec les 29,26% de 2008.

Leur traditionnel allié gouvernemental, le Parti populaire (ÖVP, démocrate-chrétien), accuse un recul similaire à 23,81%, comparé aux 25,98% en 2008.

Les deux grands partis du centre devraient néanmoins assurer la reconduction d'un gouvernement de coalition, pour laquelle Werner Faymann, âgé de 53 ans, s'est prononcé dès dimanche soir. L'ÖVP s'est de son côté muré à ce sujet dans un prudent silence.

Gage de stabilité

Avec 50,91% des suffrages, les deux grands partis comptent 99 sièges sur les 183 que compte le Conseil national, la chambre basse du Parlement autrichien, alors que la majorité absolue est de 92.

Le SPÖ et l'ÖVP enregistrent leur plus mauvais score depuis l'avènement de la 2e République, après l'effondrement en 1945 de la dictature nazie. Les Autrichiens ont privilégié depuis 68 ans les alliances entre ces deux formations, gage de stabilité dans le pays et reflet d'un large consensus social.

La seule alternative arithmétique à une grande coalition serait un gouvernement rassemblant les démocrates-chrétiens, l'extrême droite et la liste du milliardaire eurosceptique austro-canadien Frank Stronach, une alliance pour le moins hypothétique.

Montée de l'extrême droite

Le scrutin de dimanche est marqué par la forte progression du principal parti d'extrême droite FPÖ, qui gagne près de quatre points à 21,40% (17,54% en 2008). Le FPÖ de Heinz Christian Strache, qui a prêché "l'Amour du prochain" - à condition qu'il s'agisse d'Autrichiens - a mené une campagne axée sur le rejet du centralisme de Bruxelles et des attaques contre les demandeurs d'asile et les immigrés.

"Aujourd'hui il y a trois partis établis en Autriche et le SPÖ ne peut plus prétendre à la domination", a lancé le dirigeant du FPÖ, âgé de 44 ans, à son quartier général à Vienne. "On ne peut pas former une coalition de perdants", a-t-il insisté, "on ne peut plus nous exclure!", a-t-il dit à l'adresse en particulier du SPÖ qui a toujours catégoriquement rejeté une alliance avec les "Bleus".

Le milliardaire austro-canadien Frank Stronach recueille 5,79% des suffrages alors qu'il était crédité de 12% d'intentions de vote il y a un an.

Le fondateur du géant mondial de l'équipement automobile Magna s'est décrédibilisé au cours de la campagne par ses surprenantes suggestions, notamment le rétablissement de la peine de mort pour les tueurs professionnels, la création d'un euro différent pour chaque pays ou son évocation d'une invasion de l'Autriche par la Chine.

Les Verts en hausse

Le nouveau petit parti libéral NEOS, pro-européen et soutenu par l'industriel autrichien du bâtiment Hans Peter Haselsteiner, crée de son côté la surprise en réussissant à passer la barre des 4% nécessaires pour entrer au Parlement (4,80%).

Les Verts, auteur d'une efficace campagne anti-corruption, enregistrent le meilleur score de leur histoire (11,46%), mais en dessous des sondages qui les créditaient de 14 à 15%.

Quelque 6,4 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour élire les 183 députés de leur Conseil national, la chambre basse du Parlement. La participation devrait avoir baissé de deux points, après 78,82% en 2008.

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