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Législatives françaises: un scrutin caractérisé par une écrasante majorité pour Macron et un taux d'abstention record

Le scrutin de ce premier tour a été marqué par un faible taux de participation, une défaite pour le PS, la droite et le FN et un grand succès pour le mouvement politique En Marche! du président français Emmanuel Macron. Un deuxième scrutin se déroulera dimanche prochain.

11 juin 2017, 22:39
Selon les premières estimations, le mouvement présidentiel disposerait de 390 à 445 sièges à l'Assemblée nationale un chiffre largement supérieur aux 289 sièges nécessaires à la majorité absolue.

Le parti centriste du président français Emmanuel Macron se dirige vers une victoire écrasante aux législatives après le premier tour dimanche. Le scrutin a été marqué par une débâcle historique du PS, un net revers pour la droite et le FN et une abstention record, environ un électeur sur deux ayant boudé les urnes.

Selon les premières estimations par sièges des sondeurs, le mouvement présidentiel, la République En Marche (REM), et son allié du MoDem raviraient dimanche prochain entre 390 et 445 des 577 sièges de l'Assemblée nationale. Ils culmineront ainsi très nettement au-dessus de la majorité absolue (289 élus).

En voix, la REM arrive nettement en tête (32,2-32,9%), devant Les Républicains (LR)-UDI (20,9-21,5%) et le Front national (13,1-14%), selon les estimations à 20h00. Le PS et son allié des radicaux de gauche (PRG) obtiendraient entre 9 et 10,2% et sont légèrement devancés en voix par La France insoumise (11%) de Jean-Luc Mélenchon.

Si l'Elysée n'a pas souhaité commenter cette large victoire, le premier ministre Edouard Philippe a estimé que les Français avaient confirmé leur "attachement dans le projet de renouvellement, de rassemblement et de conquête" de M. Macron. "Rien n'est joué, il faut rester mobilisé", a cependant tempéré le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner.

 

 

Depuis 1981, tous les présidents ont obtenu une majorité lors des élections législatives suivant leur élection.

PS: attention à l'unanimisme

Le Parti socialiste, qui contrôlait la moitié de l'Assemblée sortante, s'effondrerait autour de 15 à 40 sièges, soit encore moins que les 57 de la débâcle de 1993. C'est un "recul sans précédent de la gauche", a reconnu son premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis, qui a été éliminé. Il a mis en garde contre le risque de "l'unanimisme" au parlement.

La droite, qui espérait priver M. Macron de majorité, terminerait avec 80 à 132 élus LR et UDI. Dont une partie devrait soutenir la majorité présidentielle. Un score "décevant pour notre famille politique", a convenu l'ancien président de l'Assemblée Bernard Accoyer. Chef de la campagne LR-UDI, François Baroin a appelé à la mobilisation pour éviter des "pouvoirs concentrés" dans "un seul et même parti".

FN et Mélenchon contre-attaquent

Quant au FN, un mois après son score record au second tour de la présidentielle, il obtiendrait seulement un à 10 sièges, contre deux lors de la précédente législature. Il réalise un score de 13 à 14% très éloigné de celui de Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle (21,30%).

C'est "une déception", a reconnu son vice-président Florian Philippot: la barre des quinze députés pour former un groupe avait longtemps constitué un objectif minimal. Mme Le Pen, arrivée "largement en tête" dans le Pas-de-Calais, a elle centré sa riposte sur le "taux d'abstention catastrophique" qui "pose la question du mode de scrutin" majoritaire.

 

 

La France insoumise obtiendrait, elle, 10 à 23 fauteuils, PCF (communistes) inclus. Mais "la division des forces de gauche se paie très cher", a regretté le dirigeant communiste Pierre Laurent. "L'immensité de l'abstention montre qu'il n'y a pas de majorité pour détruire le Code du travail", a jugé M. Mélenchon. Il a cette fois immédiatement appelé ses électeurs à "ne jamais permettre l'élection d'un candidat Front national".

 

 

Renouvellement historique en vue

Pour la première fois de l'histoire de la Ve République, l'abstention aux législatives dépasserait la barre des 50% au premier tour. Au terme d'une campagne atone, l'abstention pulvérise le précédent record pour un premier tour, qui remontait à 2012 (42,8%, puis 44,6% au second tour).

Le parti macroniste est en passe d'obtenir une des plus larges majorités de la Ve République, sans effacer le record de l'UDF-RPR en 1993 (484 sièges). En revanche, il peut espérer battre le record de sièges pour un seul parti, détenu par l'UMP en 2002 (365 sièges).

Parmi les figures de la vie politique française en lice, figurent notamment Marine Le Pen dans le Pas-de-Calais, Jean-Luc Mélenchon à Marseille, Manuel Valls dans l'Essonne et Benoît Hamon dans les Yvelines ou encore Nathalie Kosciusko-Morizet à Paris.

 

 

Six membres du gouvernement, qui devront démissionner en cas de défaite, jouent leur avenir: Richard Ferrand, pris dans une affaire immobilière qui a terni la campagne de la REM, vire en tête à 33,93% dans le Finistère; Christophe Castaner, en très bonne posture avec 44% dans les Alpes-de-Haute-Provence; Bruno Le Maire, en ballotage très favorable avec 45%; Annick Girardin, qui fera face à un second tour difficile, Marielle de Sarnez et Mounir Mahjoubi.

L'Assemblée nationale sera profondément renouvelée à l'issue du second tour dimanche prochain: quelque 224 députés sortants ne se représentaient pas.

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