Le 11 janvier 2002, les premiers "ennemis combattants" arrivaient dans la prison de Guantanamo, sur l'île de Cuba, en provenance d'Afghanistan. Dix ans après, 171 y sont toujours incarcérés, sur les 779 au total qui y ont séjourné. Et le centre de détention érigé dans la décennie écoulée, symbole des dérives juridiques - voire morales - de l'Amérique dans la lutte antiterroriste, ne semble pas près de fermer ses grilles.
Incapable de tenir la promesse faite à son arrivée à la Maison-Blanche de fermer Guantanamo en un an, Barack Obama vient de provoquer la consternation chez les militants des droits de l'homme. Après avoir tenté d'y mettre son veto, il a finalement promulgué, le 31 décembre, une nouvelle loi empêchant tout transfert de détenus de Guantanamo aux Etats-Unis - au moins pour l'année fiscale en cours -, autorisant les détentions illimitées sans procès et imposant le recours aux tribunaux militaires...