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Les 2/3 de la faune sauvage ont disparu en moins de 50 ans

L’activité humaine a provoqué la disparition des deux tiers de la faune sauvage en moins d’un demi-siècle, ce qui n’est pas sans conséquences.

10 sept. 2020, 08:34
Les populations de roussettes subissent des hécatombes en Australie du fait des sécheresses et canicules récurrentes (archives).

Le monde a perdu plus des deux tiers de ses populations d’animaux sauvages en moins de 50 ans, principalement à cause de l’activité humaine, avertit jeudi le Fonds mondial pour la nature (WWF). L’ONG pointe les dangers de cet effondrement pour l’avenir de l’humanité.

Entre 1970 et 2016, 68% de cette faune sauvage a disparu, selon l’indice planète vivante, outil de référence publié tous les deux ans par le WWF. La cause principale est la destruction d’habitats naturels, notamment pour l’agriculture, une tendance qui risque de favoriser de nouvelles pandémies du type Covid-19 en mettant au contact des humains les animaux, ce qui favorise la transmission de virus d’espèce à espèce.

Nous assistons à la destruction de la nature par l’humanité […] De fait, c’est un écocide.
Marco Lambertini, directeur mondial du WWF

Cet indice, compilé en coopération avec la société zoologique de Londres, prend en compte environ 4000 espèces de vertébrés, répartis en quelque 21’000 populations d’animaux à travers le monde. Il enregistre une nouvelle accélération de la chute de biodiversité, qui s’établissait à 60% lors du dernier rapport en 2018 (période 1970/2014).

«Depuis 30 ans, nous voyons la chute s’accélérer et cela continue dans la mauvaise direction», a résumé Marco Lambertini, directeur mondial du WWF. 

«Echec système»

Le tout «à la vitesse de l’éclair par rapport aux millions d’années depuis lesquelles de nombreuses espèces vivent sur cette planète». Résultat, selon Marco Lambertini: «Tous les voyants de notre planète sont au rouge avec le message: échec système».

Depuis 50 ans, «notre monde a été transformé par une explosion du commerce mondial, de la consommation et de la croissance de la population humaine», souligne le rapport. Mais ces changements, notamment la déforestation à des fins agricoles, «ont eu un coût énorme sur la nature» et l’humanité dépasse désormais chaque année son «budget biologique», consommant plus que les capacités de régénération de la Terre.

S’y ajoutent les effets attendus du réchauffement climatique, qui modifie lui aussi les habitats naturels et met «jusqu’à 20% des espèces sauvages en danger d’extinction d’ici à la fin du siècle». Comme les roussettes ou «renards volants», parmi les plus grandes chauves-souris au monde, dont les populations subissent des hécatombes en Australie du fait des sécheresses et canicules récurrentes.

Une bonne nouvelle

Les pertes montent à 84% pour les espèces d’eau douce (poissons, oiseaux, amphibiens, mammifères…). Et certaines régions paient un tribut particulièrement lourd: les zones tropicales d’Amérique centrale et latine ont ainsi subi un effondrement de 94%.

La bonne nouvelle dans toutes ces mauvaises nouvelles, c’est que nous commençons à comprendre que cette situation n’est pas tenable.
Marco Lambertini, directeur mondial du WWF

Le rapport Planète vivante s’accompagne cette année d’une lueur d’espoir, avec la parution simultanée d’une étude réalisée avec une quarantaine d’autres ONG et instituts de recherche.

Intitulée «Infléchir la courbe» et publiée également jeudi dans la revue Nature, elle modélise une série de scénarios d’actions possibles, pour préserver la nature ou les espèces, mais aussi réduire l’empreinte de la production agricole ou de la consommation humaine, notamment de produits issus de l’élevage animal.

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