Les opposants turcs refusent de baisser les bras. Stigmatisé par les autorités, menacé de poursuites judiciaires à son encontre, le leader du Parti républicain du peuple (CHP), Kemal Kiliçdaroglu, a tenu avec les siens quatre jours de «congrès extraordinaire» pour continuer à dénoncer la dérive autoritaire du pouvoir turc. Ce vaste rassemblement, qui s’est achevé ce lundi, entendait surfer sur le succès de la Marche pour la justice, organisée à son initiative au début de l’été, et à laquelle des dizaines de milliers de personnes avaient participé en parcourant à pied les 450 kilomètres séparant Ankara d’Istanbul.
A l’origine, le long cortège visait à dénoncer l’incarcération d’un député du parti, Enis Berberoglu, condamné à 25 ans de prison pour avoir fourni au journal «Cumhuriyet» des informations confidentielles. Mais, à la surprise générale, la mobilisation avait rapidement servi de catalyseur à la plus grande fronde anti-Erdogan depuis les manifestations de Gezi,...