En guise de prélude, un filet de voix suave plaqué sur une guitare électrique. "Aujourd'hui, nous ne sommes plus cachés dans nos cuisines, nous pouvons enfin être ensemble" , chante Igor Talkov "le jeune", fils d'un célèbre rockeur assassiné en 1991. "Nous vaincrons, pas lui" , lance-t-il, sans nommer Vladimir Poutine.
Dans l'assistance, réunie dans les locaux de SOTV, une nouvelle télé libre qui diffuse les débats en direct sur Internet, les regards brillent. La volonté de sortir par le haut du système Poutine cimente l'étrange édifice de l'opposition où se côtoient, avec un mépris mutuel souvent non dissimulé, socialistes et ultranationalistes, libéraux et écologistes, tenus en respect, du haut de leur stature morale, par une poignée d'anciens dissidents.
"Un mois après le début de la contestation, aucune de nos revendications n'a été satisfaite. Le pouvoir ignore la voix du peuple dans l'espoir que cette vague retombe" , tonne Sergueï...