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Les autorités ukrainiennes et les rebelles pro-Russes s'entendent pour une trêve

Les autorités ukrainiennes et les rebelles pro-Russes se sont entendus mardi pour respecter une trêve dans deux des points les plus chauds de l'Est de l'Ukraine. Ils pourraient même étendre celui-ci sur toute la ligne de front.

02 déc. 2014, 19:24
Sur le terrain, le gouvernement et les insurgés de la région de Lougansk ont conclu un cessez-le-feu devant entrer en vigueur le 5 décembre, a affirmé Igor Plotnitski, dirigeant séparatiste de la région, confirmant les informations annoncées par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Les rebelles prorusses et les autorités ukrainiennes se sont mis d'accord sur une trêve dans deux des points les plus chauds du conflit dans l'est du pays. Ils travaillaient mardi à un cessez-le-feu sur toute la ligne de front.

Un arrêt des combats à l'aéroport de Donetsk, théâtre de combats meurtriers depuis plusieurs mois, a été négocié entre les deux camps, après la confirmation d'un accord similaire pour la région rebelle de Lougansk.

Ces négociations pour mettre fin aux combats qui ont fait plus de 4300 morts interviennent au moment où le parlement ukrainien, largement dominé par les pro-occidentaux, s'apprête à approuver le nouveau gouvernement où plusieurs étrangers dont une Américaine sont pressentis à des postes de ministre.

Le président Petro Porochenko a ainsi signé mardi un décret accordant la nationalité ukrainienne à une Américaine, un Géorgien et un Lituanien. Il a aussi proposé de reconduire le ministre des Affaires étrangères sortant Pavlo Klimkine et son collègue de la Défense Stepan Poltorak au sein du nouveau gouvernement.

Entrée en vigueur le 5 décembre

Sur le terrain, le gouvernement et les insurgés de la région de Lougansk ont conclu un cessez-le-feu devant entrer en vigueur le 5 décembre, a affirmé Igor Plotnitski, dirigeant séparatiste de la région, confirmant les informations annoncées par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Le 29 novembre à Lougansk, le général ukrainien Volodymyr Askarov, le général russe Alexandre Lentsov, les représentants de la république autoproclamée de Lougansk et l'OSCE "sont arrivés à un accord de principe concernant un cessez-le-feu total le long de la ligne du front à partir du 5 décembre", selon un communiqué de l'OSCE.

"Ils se sont également mis d'accord sur le retrait des armes lourdes à partir du 6 décembre", selon la même source. Le chef séparatiste de Lougansk Igor Plotniski a confirmé l'accord, évoquant une zone tampon de "15-20 km" entre les positions des deux camps.

Pas beaucoup d'espoir

Les mêmes généraux russe et ukrainien se sont retrouvés à huis clos mardi après-midi à Donetsk, bastion des séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine, avec les représentants de l'OSCE et de la république autoproclamée de Donetsk (DNR), a indiqué une source au sein de la DNR.

Mais, interrogé par l'AFP, le porte-parole militaire ukrainien Andriï Lyssenko a déclaré ne disposer d'aucune information à ce sujet. Il s'est borné à souligner que les tirs se poursuivaient.

Les trêves signées par le passé entre les deux camps ont été violées presque quotidiennement. Plus d'un millier de personnes ont ainsi péri dans l'Est depuis la signature du cessez-le-feu le 5 septembre à Minsk. "Je n'ai pas beaucoup d'espoir que ces accords aient de meilleurs résultats", estime Oleksiï Melnik, du Centre Razumkov à Kiev.

Les ambassadeurs suisses à l'OSCE ont aussi accueilli ces nouvelles avec une certaine retenue. La situation humanitaire en Ukraine va s'aggraver ces prochaines semaines et mois, a dit à Bâle l'ambassadeur auprès de l'OSCE Thomas Greminger. Il faut "un cessez-le-feu durable" selon lui.

Pour Heidi Grau, qui dirige la task force de l'OSCE à Berne, des pas ont été accomplis dans la bonne direction "mais nous sommes encore loin de ramener la paix en Ukraine."

Crainte de missiles en mer Noire

Les ministres des Affaires étrangères des 28 pays de l'OTAN et de l'Ukraine ont condamné mardi le renforcement de la présence militaire russe en Crimée et les "manoeuvres délibérées de déstabilisation" menées par Moscou dans l'est de l'Ukraine.

D'après le commandant en chef des forces de l'OTAN en Europe, le général américain Philip Breedlove, la présence des forces russes permet au Kremlin d'exercer une influence militaire sur l'ensemble de la région de la mer Noire. L'organisation craint notamment une installation de missiles dans la péninsule.

Gazoduc vers la Turquie

Sur la question de l'énergie, la Commission européenne a fait savoir qu'elle poursuivrait le 9 décembre les discussions sur le gazoduc South Stream, bien que Gazprom ait annoncé son abandon.

Lundi, le géant russe du gaz naturel a décidé d'abandonner ce projet à 40 milliards de dollars. South Stream devait relier la Russie à l'Autriche en contournant le territoire ukrainien. Parallèlement, Vladimir Poutine a proposé à Ankara de construire un gazoduc vers la Turquie.

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