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Les avocats de DSK veulent le classement de la plainte au civil

Un avocat de Dominique Strauss-Kahn a demandé mercredi à un juge du Bronx de classer la plainte au civil.

29 mars 2012, 06:47
DSK

Plainte qui a été déposée à New York par la femme de chambre Nafissatou Diallo pour agression sexuelle. Il a fait valoir que DSK était protégé par une immunité au moment des faits.

"La plainte doit être classée", a déclaré l'avocat Amit P. Mehta, au début de la première audience de la procédure civile devant le juge Douglas McKeon, en évoquant "l'immunité diplomatique" dont bénéficiait selon lui DSK le 14 mai dernier.

Pendant plus d'une heure, le juge McKeon, 63 ans, l'a pressé de questions parfois très techniques, lui relisant les détails de certains des textes invoqués par la défense de DSK. "Vous ne diriez pas qu'il agissait dans le cadre de ses fonctions" lorsqu'il a rencontré Mme Diallo, a-t-il également interrogé.

Pourquoi DSK n'a-t-il pas fait valoir cette immunité lors de la procédure pénale, a également interrogé le juge, dénonçant une utilisation "à la carte" de cette immunité, valable selon les avocats de DSK jusqu'à son retour en France, et donc même après sa démission du FMI en mai. "Il voulait se battre contre les accusations", a répondu M. Mehta.

Faits commis à titre personnel

Le juge avait peu de temps avant évoqué la réglementation du FMI selon laquelle ses responsables et employés peuvent prétendre à une immunité, mais dans le cadre de leurs fonctions liées au Fonds.

Ni Mme Diallo, qui accuse DSK d'agression sexuelle, ni M. Strauss-Kahn, qui dément l'avoir contrainte, n'étaient présents dans la salle d'audience.

Cette salle située au sixième étage du tribunal du Bronx, était remplie de dizaines de journalistes, pour la plupart français. Trois avocats étaient présents pour DSK: William Taylor, Amit P. Mehta et Hugh Campbell. Kenneth Thompson et Douglas Wigdor représentaient Mme Diallo.

Ces derniers se sont opposés au classement de la plainte, soulignant que DSK ne pouvait se prévaloir d'une immunité totale pour des faits commis à titre personnel. Les Etats-Unis n'ont, de plus, pas ratifié la Convention sur les agences spécialisées, ont-ils souligné.

Mme Diallo affirme qu'elle a été contrainte à une fellation le 14 mai dernier dans la suite du Sofitel de New York occupée par DSK. Celui-ci a reconnu une brève relation sexuelle "inappropriée" avec la femme de chambre, qu'il ne connaissait pas selon lui, mais a affirmé qu'il n'y avait pas eu de violence ni de contrainte.

Les femmes, du "matériel"

Cette première audience de la procédure civile intervient deux jours après la mise en examen de l'ancien patron du FMI à Lille pour "proxénétisme aggravé en bande organisée" dans l'affaire du Carlton.

Dominique Strauss-Kahn a là nié avoir su qu'il avait affaire à des prostituées. D'après le quotidien français "Le Monde", citant des documents de la police française, de très nombreux messages entre DSK et un de ses amis, - organisateur de soirées libertines -, ainsi que des témoignages démentent sa version.

L'ancien directeur du FMI reconnaît toutefois avoir employé un vocabulaire "inapproprié" en qualifiant dans des SMS des jeunes femmes de "matériel", a révélé mercredi "Le Monde".

"Veux-tu (peux-tu) venir découvrir une magnifique boîte coquine à Madrid avec moi (et du matériel)", aurait ainsi écrit à un ami DSK. "Le mot matériel désigne une personne de sexe féminin", a admis devant les policiers DSK lors de sa garde à vue les 21 et 22 février.

L'ex-favori de la présidentielle française estime avoir été "naïf" de ne pas avoir compris qu'il s'agissait de prostituées. DSK risque vingt ans de réclusion criminelle et trois millions d'euros d'amende sur ce dossier.

 

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