Les dégâts causés par les catastrophes naturelles et d'origine humaine dans le monde en 2014 ont coûté 110 milliards de dollars (107 milliards de francs), contre 138 milliards en 2013. Malgré un nombre record de 189 désastres naturels, l'année passée reste l'une des moins meurtrières.
En 2014, les 336 désastres recensés au total ont fait environ 12'700 victimes, contre plus de 27'000 un an plus tôt, indique mercredi Swiss Re sur la base de sa dernière étude sigma. Mi-décembre, le réassureur zurichois avait déjà publié ses premières estimations, faisant état d'un bilan de 11'000 morts.
L'an passé, les dommages économiques ont été bien inférieurs à la moyenne de 200 milliards de dollars calculée pour les dix dernières années. Les dégâts couverts par les assurances ont eux atteint 35 milliards, en recul comparé aux 44 milliards de 2013 et aux 64 milliards en moyenne pour la décennie précédente.
A eux seuls, les désastres naturels, plus nombreux que jamais, ont provoqué 101 milliards de dollars de dégâts. Les cyclones dans la région Asie-Pacifique ont été les plus impitoyables. La météo extrême en Amérique du Nord et en Europe a causé le reste.
Coûteuses grêles
Les tempêtes orageuses sévères, dite aussi "convectives", associent tornades, grêle, éclairs et tonnerre, fortes pluies et crues soudaines. Les coûts totaux et les dommages assurés qu'elles engendrent ne cessent d'augmenter aux Etats-Unis et en Europe, observe l'étude.
En mai, aux Etats-Unis, une succession de tempêtes sévères avec grêle a provoqué des sinistres à hauteur de 2,9 milliards de dollars. Le mois suivant, "Ela" a amené des orages de grêle dévastateurs en France et en Belgique ainsi que des vents violents en Allemagne, pour une facture de 2,2 milliards.
Les dommages assurés dus aux tempêtes hivernales aux Etats-Unis ont atteint 2,4 milliards de dollars. En février, au Japon, une vague de grand froid et les pires chutes de neige depuis des décennies ont fait 26 morts et de nombreux blessés. Les dommages assurés se sont chiffrés à 2,5 milliards.
Balkans peu protégés
En revanche, la saison des cyclones dans l’Atlantique nord a été plutôt calme l'année dernière. Aucun ouragan majeur n’a touché terre aux Etats-Unis, raison pour laquelle les dommages assurés sont restés en deçà de la moyenne, précisent les auteurs.
Le Pacifique, lui, a comptabilisé 20 ouragans, encore un record depuis 1992. "Odile" a entraîné, en septembre, la plus grosse perte couverte en Basse-Californie, région très touristique du Mexique. Les coûts se sont élevés à 1,7 milliard de dollars, ce qui en fait le second désastre assuré le plus onéreux depuis 2005.
Sur le Vieux-Continent, en mai, la dépression "Yvette" a causé les pires pluies torrentielles depuis 120 ans dans certaines zones de la Serbie, de la Bosnie et de la Croatie. Bilan: 82 victimes et des dommages totaux, en grande partie non assurés, de 3 milliards de dollars. Même en Italie, des crues soudaines ont causé 1 milliard de dommages, tout aussi peu couverts.