Vingt-quatre ans après les assassinats brutaux à Palerme des juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, les deux symboles de la lutte contre la mafia, une interview télévisée du fils du boss sanguinaire qui avait ordonné leur exécution suscite une vive polémique en Italie.
Mercredi en toute fin de soirée, «Porta a Porta», émission-phare de la RAI, a accordé quinze minutes à Giuseppe Salvatore Riina, l’un des quatre enfants de Toto Riina, le parrain de tous les parrains de la Mafia sicilienne, arrêté le 15 janvier 1993 et condamné depuis à l’isolement carcéral à perpétuité. Avec un cynisme incroyable, Salvo (son surnom) affirme n’avoir pas su à l’époque ce qu’était la mafia: «J’aime mon père. Il ne m’appartient pas de le juger.» À 39 ans, ce personnage trouble a lui-même fait huit ans de réclusion pour association criminelle. Il est assigné à résidence à Padoue tandis que son frère aîné Gianni...