«La seule chose constante à Guantanamo est que la force semble toujours défier la logique et le bon sens», a écrit à l'AFP l'avocat de deux Koweïtiens en grève de la faim, Barry Wingart, en disant espérer une intervention du Comité international de la Croix-Rouge, qui seul a accès aux détenus du camp.
«L'action des responsables de la prison est l'inverse exact de ce que je pense qu'il faudrait faire. La grève de la faim pourrait être terminée aujourd'hui» si les Corans de ces hommes n'étaient pas fouillés, a-t-il déclaré.
Selon les avocats, la vaste majorité des détenus du camp 6, qui en abrite 130, sont en grève de la faim à la suite d'une fouille début février lors de laquelle des Corans ont été examinés d'une manière perçue par eux comme une profanation. Selon le Pentagone, ils étaient 43 en grève de la faim jeudi, quatre fois plus qu'il y a un mois, dont 11 sont alimentés de force par des tubes.
Assurer «santé» et «sécurité»
Le porte-parole de la prison Robert Durand a précisé dans un communiqué que le commandant avait «ordonné la transition des détenus de cellules communes à individuelles dans le camp 6 pour assurer la santé et la sécurité de ces détenus».
«Cette action a été prise en réponse aux efforts des détenus pour limiter la capacité des gardes à les observer en recouvrant les caméras de surveillance, les fenêtres et les cloisons de verre», a-t- il expliqué.
Les gardes sont intervenus pour retirer ces obstacles, mais «certains détenus ont résisté à l'aide d'armes improvisées, et en réponse, quatre balles 'moins que létales' ont été tirées», indique- t-il, sans préciser le type de balles tirées. Aucun prisonnier ni garde n'a été blessé, selon la même source.