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Les électeurs grecs rendent l'Europe nerveuse à la veille d'un vote déterminant

La tension est à son comble en Grèce à la veille des législatives cruciales pour le maintien dans l'euro.

16 juin 2012, 14:18
Les électeurs grecs tenaient le monde en haleine samedi, à la veille de législatives cruciales pour la marche économique du pays et son maintien dans l'euro.

Les électeurs grecs tenaient le monde en haleine samedi, à la veille de législatives cruciales pour la marche économique du pays et son maintien dans l'euro.

Evalués à quelque 700'000, les indécis devront départager la droite d'Antonis Samaras, qui se présente comme garante de l'ancrage du pays dans la zone euro, et la gauche radicale d'Alexis Tsipras, opposée à l'austérité et aux réformes imposées à la Grèce.

Selon les sondages, interdits de publication mais qui circulent sous le manteau, le score de chacun des camps varie autour de 30%.

Une des inconnues de ces élections est le score des néo-nazis d'Aube Dorée, qui avaient créé la surprise en obtenant 21 sièges sur 300 lors du premier scrutin début mai. La formation ultranationaliste se maintiendrait au Parlement selon les sondages grecs.

Pour les journaux, tout le pays est sur le qui vive pour ces élections. Dès dimanche soir, le G20 et l'Union européenne se préparent à réagir après le verdict des urnes, avec en toile de fond l'épineuse question de la sortie de l'euro.

Une sortie de la Grèce de l'euro et de l'Union européenne aurait un "effet dévastateur", a estimé le président de l'Eurogroupe, le Premier ministre du Luxembourg Jean-Claude Juncker. "Les Grecs doivent en être conscients", a-t-il ajouté.

Discours à droite toute

Si les deux partis veulent renégocier les modalités de la cure de rigueur imposée par l'UE et le FMI en contrepartie du sauvetage financier du pays - 340 milliards d'euros de prêts et 107 milliards de créances effacées - ils s'opposent sur tout le reste.

Favori des chancelleries européennes, en dépit de son intransigeance nationaliste et de son ralliement à reculons et ambigu à la rigueur, M. Samaras, 61 ans, plaide pour le maintien dans l'euro à tout prix.

Il s'est déjà dit prêt à former un gouvernement "de salut national", avec le renfort souhaité des socialistes, attendus en troisième position, si comme il est annoncé, il n'y avait pas de majorité absolue (151 sièges au Parlement).

Mise à mal lors du premier scrutin, la ND a pu en partie récupérer ses électeurs déçus qui avaient succombé au vote populiste, voire aux sirènes du parti néonazi Aube Dorée.

La reconquête des conservateurs est passée par un virage à droite toute, assimilant immigration à "invasion". Avec aussi la promesse du retour à une croissance rapide et à l'emploi, via notamment un relâchement de la pression fiscale.

Mais la ND compte avant tout "sur la peur pour vaincre la colère" des Grecs contre les sacrifices imposés, a expliqué vendredi un sympathisant à l'AFP, lors du dernier grand meeting de M. Samaras à Athènes.

Contre l'austérité

En face, le Syriza peine à expliquer comment il maintiendra le pays à flot et dans l'euro, tout en tournant le dos à l'orthodoxie financière au profit d'une politique de relance via nationalisation et redistribution des ressources.

Partenaires européens et créanciers ont menacé la Grèce d'une sortie de l'euro si elle ne tenait pas ses engagements d'austérité.

M. Tsipras, 37 ans, doit composer avec le sentiment pro-euro des Grecs, mais il surfe aussi sur leur rejet de l'austérité.

Même à l'étranger, de plus en plus de voix s'élèvent pour reconnaître que le rythme de l'assainissement budgétaire devra être ralenti. Quant aux partisans d'une sortie grecque de l'euro, ils n'ont pas encore convaincu de l'inocuité de cette option pour la stabilité de la monnaie unique et l'économie mondiale.

En cas de victoire de son parti, M. Tsipras s'est donné dix jours pour mener une "rude négociation" avec les bailleurs de fonds, avec comme enjeu les 90 milliards d'euros qu'attend encore le pays jusqu'en 2015 et dont le versement a été suspendu.


 
 

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