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Les émeutes anti-américaines se poursuivent

La branche yéménite d'Al-Qaïda a appelé les musulmans à poursuivre les manifestations et à tuer de nouveaux diplomates américains en représailles au film islamophobe diffusé sur internet. Le mouvement de protestation s'est poursuivi à travers le monde musulman, et ailleurs, jusqu'en Australie.

15 sept. 2012, 20:10
Des manifestations anti-américaines ont eu lieu dans de nombreux pays. Ici au Caire, Egypte, ce samedi 15 septembre.

Au Caire, après quatre jours de heurts, la police anti-émeutes égyptienne a bouclé le quartier de la mission américaine et a évacué la place Tahrir, située à quelques centaines de mètres de l'ambassade. En milieu de matinée, le calme était revenu et la circulation avait repris. Plus de 200 personnes ont été arrêtées et 54 placées en détention.
Les talibans afghans, affirmant avoir agi en représailles à la diffusion de la vidéo «L'innocence des musulmans», ont revendiqué l'attaque d'une base militaire du sud de l'Afghanistan qui s'est soldée par la mort de deux Marines américains.
Les assaillants, qui ont fait usage de mortier, de lance- roquettes et d'armes légères, ont visé Camp Bastion, base de la province d'Helmand où se trouvait le prince Harry, membre de la famille royale britannique. Le prince s'est est sorti indemne.

Une vengeance
L'attaque contre le consulat américain à Benghazi, dans l'est de la Libye, «venge» la mort du N.2 d'Al-Qaïda, Abou Yahya al-Libi, a affirmé la branche yéménite Aqpa, selon le centre américain de surveillance des sites islamistes. Sur son site internet, Aqpa  a en outre appelé les musulmans à se débarrasser des ambassades américaines pour se libérer de l'»hégémonie» des États-Unis.
«Ceux qui croisent des ambassadeurs ou des émissaires américains doivent suivre l'exemple des descendants d'Omar al Moukhtar (les  Libyens) qui ont tué l'ambassadeur américain», a déclaré le groupe. Il faisait référence à l'attaque menée mardi contre le consulat des Etats-Unis à Benghazi et dans laquelle l'ambassadeur Christopher Stevens et trois autres Américains ont été tués.
Aqpa estime que le film amateur réalisé aux États-Unis, qui dépeint le Prophète comme un homme à femmes et un imposteur,  constitue un nouveau chapitre de la croisade menée contre l'islam.

«Pas accepté par Dieu»
Contrairement à Al-Qaïda, le Grand Mufti d'Arabie saoudite, plus haute autorité religieuse du pays, a condamné les attaques contre  les représentations diplomatiques. Attaquer des innocents et des diplomates «n'est pas accepté par Dieu», a-t-il déclaré après avoir condamné aussi le film, une position conforme à celle des autorités  libyennes.
Mohamed Morsi, premier président égyptien élu librement et membre des Frères musulmans, a pour sa part condamné le film offensant le Prophète, rejeté la violence qui en a découlé et garanti la protection des missions diplomatiques.

Sydney et Paris
Les autorités libyennes mènent de leur côté une enquête et ont annoncé avoir identifié cinquante personnes impliquées dans l'attaque de Benghazi. Quatre d'entre elles ont été arrêtées.
L'attaque de l'ambassade américaine à Tunis vendredi, également  provoquée par la diffusion du film, a finalement fait quatre morts et 46 blessés. A Sanaa au Yémen, plusieurs centaines de personnes ont assisté aux obsèques d'un jeune homme tué dans des heurts avec  la police anti-émeutes lors de l'attaque de l'ambassade américaine  jeudi.
Les manifestations se sont également propagées en dehors du monde arabo-musulman. A Sydney, en Australie, plusieurs centaines de  personnes ont manifesté dans les rues. Pierres et bouteilles ont été  lancées sur la police anti-émeutes. Les heurts ont blessé huit manifestants et six membres des forces de l'ordre.
A Paris enfin, une centaine de personnes ont été interpellées, soupçonnées d'avoir pris part à une manifestation non déclarée près de l'ambassade américaine et du ministère français de l'Intérieur, selon une source policière.
Aux Etats-Unis enfin, un copte égyptien de la région de Los Angeles, soupçonné d'avoir des liens avec la production de la vidéo, s'est rendu volontairement auprès des agents fédéraux pour être interrogé. Condamné auparavant pour fraude bancaire, il pourrait  avoir violé les conditions de sa liberté conditionnelle.

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