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Les Etats-Unis sont prêts à des frappes militaires contre la Syrie

Barack Obama a déclaré samedi qu'il a décidé du principe de frappes "limitées" contre la Syrie. Il va en discuter avec le Congrès, qui reprend ses sessions le 9 septembre.

31 août 2013, 20:09
Barack Obama opte pour le principe de frappes "limitées" en Syrie.

(ats afp rtf) Le président américain Barack Obama a dit samedi qu'il a décidé du principe de frappes "limitées" contre la Syrie, alors que les experts de l'ONU sont eux arrivés aux Pays-Bas après avoir été quitté Damas. Il va demander le feu vert du Congrès, pas avant le 9 septembre, à une telle opération.

"J'ai décidé que les Etats-Unis devraient agir militairement contre des cibles du régime syrien", et le pays est "prêt à frapper quand nous le choisirons", a dit le président dans une intervention solennelle depuis la Maison Blanche, en exhortant également les élus à soutenir une telle opération au nom de la "sécurité nationale" des Etats-Unis.

Le Congrès est en vacances jusqu'au 9 septembre, ce qui éloigne la perspective d'une action militaire américaine imminente contre le régime de Bachar al-Assad. Les républicains de la Chambre des représentants ont eux confirmé que les discussions auraient lieu dès la reprise des séances parlementaires.

Le président français François Hollande a lui réaffirmé sa résolution à sanctionner le régime syrien et appelé à "respecter" le rythme choisi par les Etats-Unis pour une intervention militaire, a indiqué son entourage. Il s'est entretenu avec M. Obama par téléphone.

Accusation par la Syrie

Cette annonce du président américain est intervenue alors que les experts de l'ONU en armes chimiques de Damas sont eux arrivés aux Pays-Bas. Même si l'analyse des échantillons pourrait prendre des semaines, ils doivent faire un rapport préliminaire au patron de l'ONU Ban Ki-moon à New York.

Mais ils ne tireront "aucune conclusion" avant le résultat d'analyses en laboratoire en cours, a dit samedi le porte-parole de l'ONU Martin Nesirky. Washington a dit ne s'attendre à rien de nouveau du rapport onusien.

Le pouvoir syrien, qui a nié recourir aux armes chimiques et retourné l'accusation contre les rebelles, a lui rejeté comme des "mensonges" le rapport des renseignements américains sur une implication de son armée dans une attaque chimique le 21 août près de Damas qui a fait 1429 tués dont 426 enfants.

Evoquant un bilan encore provisoire, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), proche des rebelles, a de son côté indiqué avoir recensé plus de 500 tués, dont 80 enfants.

Le Premier ministre britannique David Cameron a lui déclaré samedi "comprendre et soutenir la position" de M. Obama.

La Ligue arabe divisée sur le dossier syrien a annoncé avoir avancé à dimanche une réunion de ses chefs de la diplomatie au Caire, après avoir fait porter mardi au régime syrien "l'entière responsabilité" de l'attaque chimique présumée.

Critique lancée par Moscou

L'armée syrienne "est mobilisée" a déclaré à la télévision d'Etat le Premier ministre syrien Waël al-Halqi. "Nous nous attendons à une agression à tout moment et nous sommes prêts à riposter également à tout moment", a déclaré de son côté un responsable de sécurité syrien.

De leur côté, Téhéran et Moscou, fidèles alliés du régime de Damas, sont de nouveau montés au créneau, mettant en garde contre d'éventuelles frappes.

Vladimir Poutine a qualifié d'"absurdité totale" l'idée que l'armée syrienne ait pu "fournir un tel prétexte" à une intervention étrangère et a demandé aux Etats-Unis de montrer leurs preuves à l'ONU.

Cinq bateaux sur place

Sinon, "cela veut dire qu'il n'y en a pas", a insisté le président russe dont le pays a envoyé deux nouveaux bateaux de guerre en Méditerranée.

Ces derniers jours, les Etats-Unis ont renforcé leurs capacités près des côtes syriennes et disposent désormais de cinq destroyers équipés de missiles de croisière capables de mener des attaques ciblées contre des dépôts de munitions ou des infrastructures stratégiques du régime.

A la frontière libanaise, des journalistes de l'AFP sur place ont vu des dizaines de familles syriennes passer samedi matin, dans un afflux régulier de voitures surchargées, passagers hagards et coffres ouverts débordant de sacs et de valises.

Les rues étaient en revanche vides à Damas en ce second jour de week-end, alors que des bombardements résonnaient en banlieue.

Appel par le CNS

Selon des experts, d'éventuelles frappes ne devraient pas avoir d'impact sur la guerre civile.

Certains rebelles disent eux souhaiter mettre à profit cette intervention pour lancer une offensive.

Le Conseil militaire suprême (CMS), la branche armée de la Coalition nationale syrienne (CNS, opposition en exil), a envoyé à quelques groupes rebelles un plan d'action militaire, a souligné à Reuters Kassim Saadeddine, ex-colonel de l'armée syrienne devenu porte-parole du CMS.

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