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Les familles en colère contre le commandant du navire

Les recherches ont repris jeudi dans l'épave du Concordia, échoué sur la petite île italienne du Giglio.

19 janv. 2012, 18:28
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Les membres des familles des disparus ont peur leur part laissé éclater leur colère contre le commandant du navire, assigné à résidence.

"Il est chez lui maintenant, parce qu'il vit en Italie. Dans un autre pays (...) il serait en prison et il passerait un sale quart d'heure", s'est insurgé le frère d'un membre d'équipage de nationalité indienne toujours porté disparu. Commander un paquebot de croisière, "ce n'est pas Disneyland, vous jouez avec la vie des gens. Je suis très en colère".

Le naufrage, vendredi soir, du paquebot de la société Costa Crosciere (groupe Carnival), a fait au moins onze morts et le bilan risque de s'alourdir puisque 26 personnes manquent encore à l'appel. Huit corps seulement ont été formellement identifiés: six touristes, et deux membres d'équipage, dont un Hongrois qui était violoniste à bord.

Les accusations s'alourdissent

Alors que les recherches reprenaient jeudi après une interruption liée à de mauvaises conditions météo, les accusations contre le commandant du navire s'alourdissaient. Francesco Schettino, accusé d'homicides multiples par imprudence, naufrage et abandon de navire, est actuellement reclus à son domicile à Meta di Sorrento, au sud de Naples.

Selon le parquet, le commandant "après avoir abandonné le navire, est resté immobile sur la côte rocheuse du Giglio et a regardé (le navire) en train de couler". L'accusation s'appuie sur cinq principaux témoignages contre lui, notamment ceux des officiers de bord.

Ces derniers ont raconté aux magistrats la décision de Francesco Schettino de changer de route pour se rapprocher de l'île du Giglio, "une manoeuvre gravement imprudente et inconsidérée", dénonce la juge Valerio Montesarchio, dans l'acte officiel assignant le commandant à domicile.

La compagnie promet réparations

La compagnie italienne Costa Crosciere (groupe américain Carnival) a annoncé jeudi matin avoir contacté "tous les passagers impliqués (...) pour s'assurer de leur bon retour et de leur état de santé". Elle a "confirmé le remboursement de la croisière et de toutes les dépenses matérielles liées à celle-ci".

Dans son communiqué, "Costa réaffirme en outre le dialogue avec tous ses passagers et avec toutes les associations protégeant les intérêts des consommateurs (...) pour déterminer les dédommagements relatifs aux désagréments subis".

Plus de 70 passagers du Costa Concordia ont d'ores et déjà adhéré à une action collective contre la compagnie lancée par l'association italienne de défense des consommateurs, avec pour objectif d'obtenir à chaque passager une indemnisation d'au moins 10'000 euros. Des plaintes ont par ailleurs été annoncées en France, où un collectif de victimes est également en cours de constitution.

L'Association internationale des croisières (CLIA)a pour sa part demandé jeudi à l'Organisation maritime internationale (OMI) des Nations Unies de tirer les conclusions de l'accident du Costa Concordia pour améliorer la sécurité à bord des navires.

L'OMI est l'agence des Nations Unies chargée de la sécurité des bateaux et de la prévention de la pollution marine par ceux-ci. C'est notamment dans son cadre qu'a été adoptée la convention internationale réglementant la formation des équipages.

Mazout toujours pas pompé

Si les recherches ont repris, le pompage du carburant du navire (2380 tonnes de mazout) n'a toujours pas démarré malgré les risques de marée noire sur l'île, une réserve naturelle d'une grande valeur écologique.

Cette opération, qui pourrait durer quelques semaines, est très compliquée, car il faut notamment réchauffer le mazout pour le rendre plus liquide. Les réservoirs du Concordia étaient quasiment pleins vendredi quand il a heurté un rocher à moins de 500 mètres de l'île.

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