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Les femmes ont très largement moins accès au travail que les hommes

Alors que 70% des femmes préféraient travailler plutôt que de rester chez elles, seules 45,3% d’entre elles trouvent un emploi, contre plus de 70% des hommes. En près de 30 ans, cet écart n’a diminué que de 2%.

07 mars 2019, 11:21
Seules 45,3% des femmes qui désirent travailler ont un emploi contre plus de 70% des hommes.

Les femmes dans le monde ont très largement moins accès au marché du travail que les hommes. Ce décalage atteint 26 points de pourcentage, selon un rapport publié jeudi à Genève par l’OIT. Et seul un quart des cadres sont des femmes avec enfants de moins de six ans.

Une évaluation menée en 2017 avait pourtant conclu que 70% des femmes préféraient travailler plutôt que de rester chez elles, affirme le rapport publié après cinq ans de travail dans le cadre de l’Initiative du centenaire de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur les femmes au travail. Seules 45,3% des femmes ont un emploi contre plus de 70% des hommes.

En près de 30 ans, cet écart n’a diminué que de 2%. «Nous devrions être vraiment inquiets», a affirmé devant la presse une responsable de l’OIT, Shauna Olney. En Suisse, près de 53% des femmes ont un emploi, mais le décalage avec le taux des hommes est plus important que dans le monde en moyenne.

Autre indication, les femmes sont davantage pénalisées qu’auparavant, de près de 40%, par la maternité dans leur accès à des emplois par rapport à celles qui n’ont pas d’enfant. Pour autant, une amélioration a été observée en Europe ou encore sur une partie du continent américain, contrairement aux pays à revenus intermédiaires. Les raisons sont également à nuancer, notamment étant donné que de nombreuses jeunes femmes sont entrées sur le marché de travail.

Peu de femmes parmi les cadres

Toutefois, les politiques lancées ont également un impact, notamment dans les économies qui avancent très rapidement, relève la directrice de l’égalité à l’OIT Manuela Tomei. Les infrastructures de prise en charge des enfants ou la protection sociale contribuent également.

Depuis 30 ans, la situation des femmes parmi les cadres a peu changé. Celles-ci constituent moins d’un tiers d’entre eux. Pire encore, elles sont 25% lorsqu’elles ont des enfants en bas âge et environ 21% en Suisse.

Les femmes qui atteignent les positions les plus élevées sont mieux éduquées que les hommes mais se voient attribuer des rémunérations inférieures. Or, elles sont plus jeunes d’un an en moyenne que les hommes, même de 2,5 ans en Suisse, et mettent moins longtemps à obtenir ce type de mandat.

Les nouvelles technologies étendent encore le problème, mais aussi les violences et le harcèlement au travail. Alors que les conseils d’administration où siègent des femmes aboutissent à davantage de productivité.

Violences et harcèlement

L’écart de rémunération entre femmes et hommes se stabilise lui à environ 20%. Le Pakistan est le pays où il est le plus important. M. Tomei appelle à des législations ou des accords qui établissent «une égalité dans les effets».

De son côté, le directeur général de l’OIT Guy Ryder demande aux Etats davantage d’efforts. Des évaluations de la parité en termes de rémunérations ont notamment été décidées en Islande pour les entreprises où des personnes sont employées depuis plus de 25 ans. Des quotas de femmes dans les positions de direction sont également mentionnés.

Et l’OIT veut aussi des lois qui interdisent les violences et le harcèlement contre les femmes au travail. Elle demande des politiques et des infrastructures qui facilitent la participation des hommes aux tâches domestiques non rémunérées, qui a peu augmenté. Au rythme actuel, il faudra 209 ans pour atteindre une parité sur cette question.

L’OIT appelle aussi à une protection sociale qui encadre les femmes entre deux activités en raison de leur maternité ou d’autres facteurs. Elle demande encore l’extension des possibilités pour les femmes d’être associées à l’économie en ligne.

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