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Les jihadistes, engagés en Irak et en Syrie, annoncent un "califat"

Les insurgés de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL)a rétabli dimanche le califat, le régime politique islamique disparu il y a près d'un siècle.

29 juin 2014, 20:58
Les insurgés se sont emparés de la plus grande partie de Tal Afar, une ville stratégique chiite du nord de l'Irak. Les combats ont fait plusieurs dizaines de morts.

Les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui ont conquis de larges pans de territoires en Syrie et en Irak, ont annoncé dimanche l'établissement d'un "califat islamique" faisant fi des frontières. Sur le terrain, l'armée irakienne menait sa plus grande contre-offensive pour tenter de leur reprendre du terrain.

Dans un enregistrement audio diffusé sur internet, l'EIIL, qui se fait désormais appeler "Etat islamique" pour supprimer toute référence géographique, a désigné son chef Abou Bakr Al-Baghdadi comme "calife" et donc "chef des musulmans partout" dans le monde.

Le calife désigne depuis la mort du prophète Mahomet son successeur comme "émir des croyants" dans le monde musulman, mais le califat a disparu avec le démantèlement de l'Empire ottoman il y a près d'un siècle.

"Lors d'une réunion, la choura (conseil) de l'Etat islamique a décidé d'annoncer l'établissement du califat islamique et de désigner le cheikh jihadiste Al-Baghdadi calife des musulmans", a annoncé dans l'enregistrement Abou Mohammad al-Adnani, porte-parole de l'EIIL.

Bien implantés en Syrie

Selon lui, ce califat s'étendra d'Alep (nord de la Syrie) à Diyala (est de l'Irak), soit sur les régions conquises par ce groupe dans ces deux pays où ses milliers de combattants aguerris font la guerre au pouvoir en place.

En Syrie, où il fait face aussi à ses anciens alliés rebelles et jihadistes excédés par ses exactions et sa volonté hégémonique, le groupe a fait de Raqa (nord) une "capitale" très organisée, et contrôle une grande partie de la province de Deir Ezzor (est), riche en pétrole et frontalière de l'Irak, ainsi que des positions dans celle d'Alep (nord).

En Irak, où il bénéficie actuellement du soutien d'ex-officiers de Saddam Hussein, de groupes salafistes et de certaines tribus, l'EIIL, implanté depuis janvier dans la province d'Al-Anbar (ouest), a mis la main depuis le 9 juin sur Mossoul, deuxième ville du pays, une grande partie de sa province Ninive (nord), ainsi que des secteurs des provinces de Diyala (est), Salaheddine et Kirkouk (ouest).

Plus au nord, des dizaines de civils volontaires soutenus par les forces kurdes ont attaqué les insurgés dans un village majoritairement chiite au sud de Kirkouk pour les en déloger, selon un responsable militaire.

Les Su-25 en action ces prochains jours

Pour aider l'armée irakienne à regagner du terrain après sa débandade initiale, la Russie a livré cinq avions de combat Sukhoi et les Etats-Unis ont envoyé des experts militaires et des drones pour survoler Bagdad, un objectif des insurgés.

Le ministère irakien de la Défense a souligné que ces cinq Su-25, sur une douzaine commandés, entreraient en action "dans les trois à quatre prochains jours".

Alors que les appels en Irak et à l'étranger en faveur d'un gouvernement d'union se sont multipliés, le premier ministre Nouri al-Maliki, un chiite accusé d'avoir marginalisé les sunnites, a semblé finalement se rallier à cette idée. Le Parlement doit se réunir mardi pour déclencher le processus.

Comme samedi, l'armée a intensifié dimanche ses contre-attaques dans la province de Salaheddine (nord), principalement sur son chef-lieu Tikrit, à 160 km au nord de Bagdad. Des milliers de soldats participent à l'opération, appuyés par des chars et l'aviation.

Hélicoptère abattu

Mais les insurgés ont de quoi répliquer: deux témoins disent avoir vu un hélicoptère de l'armée être touché par un missile avant de s'écraser près d'un marché de la ville.

Sur le plan humanitaire, les organisations internationales ont tiré la sonnette d'alarme alors que plus d'1,2 million de personnes ont été déplacées en Irak depuis le début de l'année.

L'Organisation de la coopération islamique (OCI) et la Ligue arabe ont par ailleurs lancé un appel conjoint à un cessez-le-feu en Syrie durant le mois de jeûne musulman du ramadan, qui a commencé dimanche.

Le président américain Barack Obama, dont le pays était engagé militairement en Irak de 2003 à 2011, s'est quant à lui inquiété du nombre de jihadistes européens engagés dans la région, relevant que ces combattants aguerris n'avaient pas besoin de visa pour se rendre aux Etats-Unis.

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