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Les jihadistes ont pris le QG des forces kurdes à Kobané

Le QG des forces kurdes de la ville syrienne de Kobané seraient aux mains des jihadistes de l'Etat islamique.

10 oct. 2014, 19:04
epa04439368 A picture taken from Turkey showing smoke rising during armed clashes between Islamic State and Kurdish fighters YPG who are trying to defend Kobane, Syria, near Suruc district, Sanliurfa, Turkey 10 October 2014. Islamic State militants captured part of a strategic hill overlooking the southern entrance to the besieged Kurdish town of Kobane on Syria's border with Turkey, a monitoring group said. The Islamic State's reported advance came despite what appeared to be the most intense airstrikes yet on jihadist forces around the town by a US-led coalition that formed to fight the militants.  EPA/TOLGA BOZOGLU

Les jihadistes de l'Etat islamique (EI) se sont emparés vendredi du QG des forces kurdes dans la ville syrienne de Kobané, où les extrémistes ont recours à la ruse pour éviter les frappes de la coalition, selon une ONG et un militant. Les voix s'élèvent de plus en plus pour que la Turquie vienne en aide aux Kurdes.

Face à cette avancée, les forces kurdes de plus en plus désespérées voient leurs munitions diminuer et réclament des frappes plus intenses contre le groupe extrémiste, a affirmé un militant kurde.

Selon lui, "les jihadistes utilisent des voitures civiles et mettent des drapeaux kurdes sur leurs véhicules pour leurrer les avions de la coalition" internationale dirigée par Washington. Pour éviter les frappes, les jihadistes laissent aussi désormais de côté leurs voitures et leurs camions et privilégient les déplacements à moto.

Environ 40% sous contrôle de l'EI

"Les jihadistes ont pris le contrôle du 'carré de sécurité' à Kobané" qui comprend le complexe militaire des Unités de protection du peuple (YPG, principale milice kurde syrienne), la base des Assayech (forces de sécurité kurde) et le siège du conseil local de la ville, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Plus de trois semaines après avoir lancé leur offensive et entré lundi dans la ville, "l'EI contrôle désormais 40% de la cité", après avoir pris l'est de Kobané, et continue d'avancer dans l'ouest et le sud, selon l'ONG. Les hommes de l'EI cherchent également à prendre le contrôle de la route qui mène de Kobané à la frontière turque, afin d'isoler totalement les défenseurs kurdes.

Combat totalement déséquilibré

Le combat est totalement déséquilibré, les jihadistes étant supérieurs en nombre et en armes. Ils avancent malgré les frappes menées contre eux par la coalition dirigée par Washington.

"La coalition a détruit des véhicules et des positions de l'EI, mais elle n'a pas entravé leur approvisionnement en armes à partir de leurs bastions dans les provinces de Raqa et d'Alep (nord)", d'après M. Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. Il signale également que le groupe fait venir des renforts.

L'EI a en outre recours à sa marque de fabrique, les voitures piégées. Ainsi, un kamikaze s'est fait exploser vendredi dans une voiture près du QG des forces kurdes, selon l'OSDH, qui n'a pas fait état de bilan dans l'immédiat.

L'ONU craint un "massacre"

Disant craindre un "massacre" semblable à celui de Srebrenica dans l'ex-Yougoslavie, l'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie Staffan De Mistura a appelé la Turquie à "autoriser le flot de réfugiés à entrer dans la ville pour soutenir son action d'autodéfense".

La Turquie interdit pour l'instant aux quelque 200'000 kurdes de Kobané et de ses environs qui avaient fui chez elle l'avancée jihadiste, de traverser la frontière dans l'autre sens.

Après avoir reconnu que les frappes ne suffisaient pas pour sauver Kobané, les Etats-Unis tentent aussi de presser la Turquie de s'impliquer davantage dans la lutte contre l'EI. Une équipe militaire américaine se rendra d'ailleurs à Ankara la semaine prochaine pour discuter de la question.

Le chef du principal parti politique kurde de Syrie a, lui aussi, pressé Ankara de laisser passer sur son territoire des armes destinées aux forces qui défendent Kobané. Ces armes ne constituaient pas une "menace" pour Ankara, selon lui.

Exécutions en Irak

Depuis le début de l'offensive jihadiste dans la région le 16 septembre, près de 500 personnes en majorité des combattants ont péri selon l'OSDH, et quelque 70 villages sont tombés aux mains de l'EI. En outre 300'000 habitants ont pris la fuite, dont plus de 200'000 en Turquie.

Le gouvernement espagnol a approuvé vendredi l'envoi d'un contingent d'environ 300 militaires en Irak, chargés de la formation et de l'entraînement des troupes irakiennes, dans le cadre de la coalition contre l'organisation État islamique (EI).

L'EI a le même jour aussi exécuté dans le nord de l'Irak neuf personnes qu'il soupçonnait de liens avec des groupes sunnites anti-jihadistes, ont indiqué des sources de sécurité et des témoins.

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