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Les Kurdes syriens accusés de crimes de guerre

Les Unités de protection du peuple (YPG), organisation combattante soutenue par les Etats-Unis se sont vues accusées de crime de guerre mardi par Amnesty International (AI).

13 oct. 2015, 07:52
Amnesty International accuse les Kurdes syriens de crimes de guerre.

Amnesty International (AI) a dénoncé mardi les déplacements forcés de population et les destructions de maisons menés par les forces kurdes dans le nord et le nord-est de la Syrie. Ces violences constituent des "crimes de guerre", selon elle.

L'ONG affirme que dans plus d'une dizaine de villages repris par les combattants kurdes à l'Etat islamique (EI) dans cette région, des habitants, essentiellement des non-Kurdes, ont été contraints de fuir ou ont vu leurs maisons incendiées par les Unités de protection du peuple (YPG), organisation combattante soutenue par les Etats-Unis.

Ces déplacements forcés constituent souvent des représailles contre "les sympathies ou les liens supposés des habitants avec des membres de l'EI ou d'autres groupes armés", écrit AI, qui dit avoir interrogé 37 personnes ayant souffert de ces violences dans les provinces de Raqa et Hassaka.

Village détruit à 94%
D'après des images satellite examinées par l'organisation de défense des droits de l'Homme, le village de Housseiniya (nord-est) a ainsi été détruit à 94% entre juin 2014 et juin 2015.

Les combattants Kurdes "nous ont sortis de nos maisons et ont commencé à les brûler, ils ont apporté des bulldozers, ils ont détruit les maisons les unes après les autres jusqu'à ce que le village entier y passe", a dit un habitant de Housseiniya cité par Amnesty.

"En détruisant délibérément les maisons de populations civiles, et dans certains cas en rasant et en brûlant des villages entiers, ainsi qu'en déplaçant des habitants sans but militaire justifiable, l'administration autonome abuse de son pouvoir et bafoue le droit humanitaire international", a indiqué Lama Fakih, une responsable d'Amnesty International.

"Incidents isolés"

Un porte-parole des YPG, Redur Xelil, a répliqué: "Tout simplement, c'est une accusation fausse". Amnesty cite toutefois Ciwan Ibrahim, chef de la force kurde baptisée asayish, qui reconnaît des cas de déplacements forcés. Il les qualifie cependant d'"incidents isolés" et affirme que les habitants concernés ont été déplacés pour leur propre sécurité.

D'après Amnesty, des membres des YPG ont menacé des habitants de frappes aériennes de la coalition rassemblée autour des Etats-Unis s'ils refusaient d'abandonner leurs maisons.

Les YPG apparaissent comme les relais les plus efficaces au sol de la campagne aérienne des Etats-Unis et de leurs alliés contre les djihadistes de l'Etat islamique.

Cette organisation kurde a par le passé déjà démenti les accusations en provenance de la Turquie selon lesquelles ses combattants expulsent les civils arabes et turkmènes des zones qu'ils contrôlent, notamment dans la ville de Tel Abyad.

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