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Les manifestations anti-Morsi se poursuivent en Egypte

Des centaines d'opposants au président Mohamed Morsi ont occupé mercredi pour le sixième jour consécutif la place Tahrir au Caire.

28 nov. 2012, 19:06
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Des centaines d'opposants au président Mohamed Morsi ont occupé mercredi pour le sixième jour consécutif la place Tahrir au Caire. Ils exigent l'abrogation d'un décret accordant au chef de l'Etat des pouvoirs que les manifestants jugent dictatoriaux.
 
Pour tenter de calmer les esprits, l'Assemblée constituante chargée de rédiger le projet de nouvelle Loi fondamentale a annoncé qu'elle achèverait ses travaux dans la journée. Le texte, qui devrait être voté dès jeudi, sera ensuite présenté au président Morsi, puis soumis à un référendum d'ici la mi-décembre, a-t-on précisé de source autorisée.
 
Décret abrogé
 
Son adoption définitive abrogera alors le décret présidentiel à l'origine de la colère de la rue, qui reproche à Morsi de se comporter comme un "nouveau pharaon", reproche jadis adressé à Hosni Moubarak, renversé en février 2011.
 
Amr Moussa, l'une des personnalités de premier plan de l'opposition, a estimé que la hâte manifestée par l'Assemblée constituante n'avait pas de sens. "Cela fait partie de ce qu'il ne faut pas faire, compte tenu du contexte de colère et de ressentiment éprouvé à l'encontre de l'actuelle Assemblée constituante", a-t-il déclaré à Reuters.
 
Ajoutant à la tension, la Cour de cassation et la Cour d'appel ont annoncé qu'elles suspendaient leurs travaux dans l'attente de la décision de la Haute Cour constitutionnelle sur la validité du décret présidentiel controversé.
 
Manifestations samedi
 
Cinq mois après l'élection de Morsi, issu des Frères musulmans, des scènes rappelant la révolte populaire qui a mené à la chute de Moubarak agitent les rues du Caire et d'autres villes d'Egypte et ont fait deux morts en près d'une semaine.
 
La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour tenter de disperser des opposants qui ont promis d'occuper l'emblématique place Tahrir jusqu'au retrait du décret.
 
Pour répondre à l'opposition, les Frères musulmans et les salafistes ont lancé un appel à des manifestations samedi à travers le pays, afin de soutenir le chef de l'Etat.
 
Mahmoud Ghozlan, porte-parole des Frères musulmans, et Salah Abdel Maboud, un dirigeant du parti salafiste Nour, ont confirmé leur volonté de marquer par des rassemblements le soutien des partis islamistes à Mohamed Morsi.
 
Selon Salah Abdel Maboud, des manifestants pourraient se rendre place Tahrir, ce qui fait craindre de violents affrontements avec les militants d'opposition. Nader Bakkar, porte-parole de Nour, a dit au contraire à Reuters que les partisans du président éviteraient la place Tahrir, justement pour prévenir une escalade.
 
Bras de fer
 
Tentant d'apaiser les tensions avec les juges, qu'il a rencontrés en début de semaine, Mohamed Morsi a assuré à la plus haute autorité judiciaire que les éléments de ce décret lui donnant l'immunité ne concernaient que les questions de "souveraineté" - se limitant donc à la politique extérieure - un compromis suggéré par les juges.
 
Mais pour de nombreux analystes, ce décret laisse une place non négligeable à l'interprétation et les juges eux-mêmes sont divisés sur la question, alors que le Conseil supérieur de la magistrature doit donner son aval.
 
Le président égyptien est engagé dans une épreuve de force avec le monde judiciaire depuis la décision de la Haute Cour constitutionnelle le 14 juin d'invalider un tiers des sièges de la chambre basse du Parlement dominée par les islamistes, jugeant la loi électorale contraire à la Constitution.
 
Actuellement, Mohamed Morsi détient à la fois les pouvoirs exécutifs et législatifs. Son décret le place à l'abri de toute contestation de ses décisions tant qu'un nouveau Parlement ne sera pas en place.
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