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Les marcheurs d'ArcelorMittal sont arrivés à Paris

Partis à pied le 28 mars de Lorraine, les métallos de l'aciérie ArcelorMittal de Florange (Moselle), dans le nord est de la France, sont arrivés vendredi après-midi à Paris sous la Tour Eiffel à l'issue de "leur marche de l'acier".

06 avr. 2012, 19:18
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Les 17 marcheurs, syndiqués ou non, ont parcouru plus de 300 km et terminé symboliquement leur marche au pied de la "dame de fer", faite d'acier de Lorraine.

"Les gars, c'est à qui ça?", ont-ils lancé en montrant la Tour Eiffel. "A nous", ont répondu dans un cri du coeur les centaines de salariés venus rejoindre les marcheurs.

Après avoir parcouru leur dernière étape, entre la place de la République et le Champ de Mars, les métallurgistes sont arrivés en formant un rang, se tenant par le bras, tous habillés d'un coupe-vent orange, sous les applaudissements des autres salariés venus de Lorraine et les regards surpris et amusés de nombreux touristes.

Sur une pancarte, on pouvait lire "l'ombre de la mort de la sidérurgie, plus de 3000 emplois perdus en Lorraine, au Luxembourg et en Belgique". Un concert était prévu en début de soirée avec notamment Bernard Lavilliers.

Elan de sympathie

"Les sidés sont arrivés", "l'acier lorrain vivra", avaient scandé un peu plus tôt les marcheurs place de la République. L'un d'eux, Rudy Crestani, retraité de Florange de 61 ans, a souligné "l'aventure humaine" vécue par les métallos.

"L'idée était de nous battre pour sauver notre usine en danger et des milliers d'emplois. On a eu un vent de sympathie extraordinaire et on s'est rendu compte que notre combat dépassait largement les frontières de Florange, ce fleuron de l'industrie", a déclaré à l'AFP Edouard Martin, délégué CFDT.

"Beaucoup de Français se sont reconnus et ont dû se dire: 'On est tous des ArcelorMittal en puissance', car bien que l'entreprise (...) soit compétitive, ça ne suffit même pas pour la maintenir en marche, puisque tous ces ayatollahs de la finance estiment que c'est toujours moins cher ailleurs", a-t-il dit.

Les marcheurs ont dormi dans des gymnases, des salles de fêtes, reçu des encouragements d'anonymes.

"Le cauchemar du gouvernement"

La précédente visite des métallos dans la capitale, mi-mars, avait donné lieu à des échauffourées avec les forces de l'ordre alors qu'ils voulaient se rendre devant le QG de campagne de Nicolas Sarkozy.

Depuis, le président-candidat a mis en cause les responsables syndicaux de Florange, s'en prenant aux "permanents de la CFDT" qui "trahissent la confiance des salariés". "Les syndiqués ne seraient pas des ouvriers à part entière?, a rétorqué vendredi M. Martin.

Pour Alain Gatti (CFDT), "le mouvement a été hyper-responsable" contrairement à ce qu'a laissé entendre M. Sarkozy en accusant les responsables syndicaux CGT et CFDT d'être "venus (l)'insulter et essayer de casser (son) siège de campagne".

En engageant leur bras de fer fin février pour préserver le maintien du site et les quelque 2500 CDI, dont plusieurs centaines sont aujourd'hui en chômage partiel, les syndicats avaient promis de faire de Florange "le cauchemar du gouvernement" si les deux hauts-fourneaux de l'aciérie, en sommeil depuis plusieurs mois, n'étaient pas remis rapidement en route.

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