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Les poursuites contre Roman Polanski ne seront pas classées

Le réalisateur était accusé une troisième fois d'agression sexuelle sur une mineure. La demande de classement de l'affaire, faite par sa première victime, Samantha Geimer, a été refusée, vendredi.

19 août 2017, 08:51
Le réalisateur franco-polonais, Roman Polanski, lors du dernier festival de Cannes. Il est accusé d'avoir abusé de fillettes en 1973 et 1977.

"Je vous implore d'envisager d'agir de sorte qu'on puisse enfin refermer cette affaire", 40 ans après les faits, avait imploré celle-ci lors d'une audience au tribunal supérieur de Los Angeles en juin. "Je ne parle pas au nom de Roman, mais de la justice." "Je vous implore de faire cela pour moi, par pitié pour moi", avait-elle ajouté.

"L'accusé dans cette affaire est un fugitif qui refuse d'exécuter les ordres des tribunaux", écrit le juge Scott Gordon dans sa décision. "Même si elle a été décrite avec éloquence par" la victime Samantha Geimer, âgée de 54 ans et qui en avait 13 à l'époque des faits, "sa conduite continue à la blesser et amplifie le traumatisme de l'agression sexuelle qu'elle a subie", argumente le juge.

"La seule chose qui a changé dans ce dossier est que l'accusé, à travers ses avocats, continue ses attaques contre chaque magistrat en charge du dossier (...). Une telle conduite ne constitue pas une base de clôture des poursuites", conclut-il.

"Ce tribunal continue à étudier une affaire vieille de 40 ans avec un accusé qui a déjà servi plus de trois fois en détention la peine que lui avait promise cette cour", a répété l'avocat de Roman Polanski, Harland Braun dans une motion publiée vendredi.

Autres accusations

Mardi une troisième femme est sortie de l'ombre pour accuser Roman Polanski d'agression sexuelle lorsqu'elle était mineure. Identifiée seulement par le prénom Robin, cette femme a déclaré lors d'une conférence de presse à Los Angeles qu'elle avait été "abusée sexuellement" par le célèbre cinéaste en 1973, lorsqu'elle avait tout juste seize ans.

La nouvelle accusatrice du metteur en scène a souligné qu'elle avait décidé de sortir de son silence après la demande de Samantha Geimer de clore le dossier. Son avocate Gloria Allred, a précisé que l'agression avait eu lieu au sud de la Californie, mais que sa cliente ne donnerait pas plus de détails. Bien qu'il y ait prescription sur son cas, elle pourrait être appelée à témoigner lors d'un futur procès, a fait valoir cette avocate spécialisée dans les affaires d'agressions sexuelles.

En 2010, l'actrice britannique Charlotte Lewis, également représentée par Gloria Allred, avait elle aussi déclaré que le réalisateur l'avait forcée à avoir une relation sexuelle lorsqu'elle avait seize ans.

Une quarantaine de jours

Le réalisateur de 84 ans, célèbre pour "Rosemary's Baby", "Tess" ou plus récemment "Le Pianiste", qui lui a valu la Palme d'Or à Cannes en 2002, est accusé d'avoir drogué Samantha Geimer quand elle avait 13 ans avant de la violer dans la villa de Jack Nicholson, à Los Angeles, en 1977.

Roman Polanski avait reconnu avoir eu des relations sexuelles illégales avec une mineure et, en échange, le juge avait accepté de ne pas retenir d'autres chefs d'inculpation plus graves, notamment le viol avec fourniture et usage de drogue. L'accord juridique avait été obtenu avec le consentement de la famille et de leurs avocats.

Après une quarantaine de jours en détention pour subir un examen psychologique, il avait été libéré pour pouvoir terminer un tournage. D'après des documents déposés par son avocat, Polanski avait obtenu par le juge en charge de l'affaire que les sept semaines qu'il avait déjà passées en détention seraient sa seule peine d'incarcération.

Mais en 1978, convaincu que le juge allait revenir sur cette promesse et l'envoyer en prison, pour peut-être des décennies, il a fui pour la France.

Arrêté en Suisse

L'affaire a rebondi le 26 septembre 2009. Arrêté à Zurich en vertu d'un mandat international lancé par la justice américaine, il passe deux mois en prison en Suisse, puis huit mois assigné à résidence dans son chalet à Gstaad (BE). En juillet 2010, la Confédération rejette la demande d'extradition des Etats-Unis.

Nouveau rebondissement à l'automne 2014, quand Roman Polanski est interpellé à Varsovie. La Pologne refuse son extradition mais, fin mai 2016, le pouvoir conservateur rouvre la procédure, qui sera finalement close par la Cour Suprême en décembre dernier.

Roman Polanski, marié avec l'actrice Emmanuelle Seigner, avec qui il a deux enfants, a depuis toujours refusé de retourner aux Etats-Unis sans assurance qu'il ne sera plus emprisonné.

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